Deux entreprises du Nord se sont alliées pour organiser le recyclage des masques chirurgicaux. Plusieurs villes ont été séduites, comme à Laon dans l'Aisne, où les habitants sont incités à déposer leurs masques usagés dans des conteneurs prévus à cet effet.
Les masques chirurgicaux font désormais partie de notre quotidien. Mais depuis le début de la crise sanitaire, ils ont aussi envahi nos paysages : dans la nature, sur les trottoirs, dans la mer, on retrouve ces détritus un peu partout. Pas très réjouissant à voir, mais le pire reste la conséquence écologique : chaque masque mettra entre 450 et 500 ans à se détériorer... s'il ne finit pas avant dans l'estomac d'un animal. Mieux vaut bien sûr le jeter dans une poubelle fermée. Mais cette solution est loin d'être satisfaisante sur le plan écologique. Enfouis ou incinérés, les masques constitueront tout de même une pollution.
L'alliance de deux entreprises
À Avelin dans le Nord, une entreprise spécialisée dans le traitement des déchet médicaux, a développé des techniques pour recycler et valoriser masques, blouses, seringues, jetés régulièrement et en grande quantité dans les milieux hospitaliers ou industriels. Un travail de recherche qui a commencé avant même la crise sanitaire, et soutenu depuis le printemps 2019 par le gouvernement qui a jugé ce projet "extrêmement prometteur".
Mais ces déchets médicaux ont depuis investi les maisons des particuliers partout en France, ainsi que les entreprises, les écoles... Ces masques peuvent très bien être recyclés grâce aux technologies développées par Cosmolys, mais il fallait une organisation logistique totalement différente. C'est là qu'une autre entreprise nordiste intervient : Lyreco, basée à Marly et spécialisée dans les fournitures de bureau, s'est associée à Cosmolys pour organiser la collecte. Elle a créé des conteneurs en carton, doublés d'un sac en plastique hermétique, permettant de récupérer les masques usagés en toute sécurité sanitaire.
Des points de collecte dans toute la ville
L'idée a séduit plusieurs mairies, comme celle de Laon dans l'Aisne, qui a installé un peu partout ces cartons dans la ville. "On retrouve plein de masques sur nos trottoirs, dans nos rues ou dans les poubelles, sans solution de recyclage, et ça nous posait des difficultés, notamment pour les agents de propreté qui les ramassaient, explique le maire Éric Delhaye. On recherchait une solution pour recyler ces masques qui représentent un nouveau déchet présent massivement dans l'espace public." Une quinzaine de points de collecte sont répartis dans les lieux publics comme les médiathèques, mairie, centres culturels, ainsi que dans les écoles.
Une fois remplis, les cartons de masques usagés sont directement récupérés par Lyreco qui s'occupe de les acheminer chez Cosmolys. Le composant principal du masque, du polypropylène, est désinfecté et broyé. Sous forme de granulés, il pourra être réemployé pour créer de nouveaux objets en plastiques ou dans l'industrie automobile par exemple. Le métal de la barre qui permet d'ajuster le masque sur le nez est quant à lui réutilisé dans l'industrie métallurgique.