Depuis plus d’un mois, un cercueil a pris place dans un dépôt-vente de Laon, dans l’Aisne. L’objet funéraire, qui n’a pas encore servi, est depuis scruté à la fois par de potentiels acquéreurs et par des passants curieux, venus l’apercevoir. Le propriétaire s’amuse à retracer cette histoire insolite.
Un cercueil trône au milieu des fauteuils, des tables et des bibliothèques du P’tit Troc, le dépôt-vente de Yohan Laurent, à Laon, dans l’Aisne. "Ce n’est pas courant. C’est la première fois en quinze ans que j’en vends un."
Il s’est procuré l’objet funéraire fin août. "On a été appelé par des gens qui partaient en retraite, au bord de la mer, pour racheter du mobilier dans leur maison. Et il y avait ce fameux cercueil." Près du grand large, les néo-retraités sont arrivés dans un appartement meublé, d’où la nécessité de se séparer de ce "gros meuble", fait remarquer Yohan Laurent, d’un ton amusé.
Un cercueil particulier, de type américain
Le propriétaire "l’avait acheté parce qu’il voulait un cercueil bien spécifique du type américain. Il est tombé dessus un jour et il l’a acheté pour ses obsèques", explique le revendeur. Ce dernier décrit l’objet "tout en chêne, avec quatre grosses poignées en laiton. Contrairement aux cercueils de type français, c’est un cercueil qui se ferme avec deux serrures pour pouvoir le fermer à clé. Et à l’intérieur, il est entièrement capitonné avec son oreiller et sa couverture."
C’est ainsi que Yohan Laurent a récupéré le meuble, l’exposant dans son dépôt, situé à côté des pompes funèbres et non loin du cimetière de Manoise, à Laon, rendant l’histoire un peu plus cocasse.
En un mois, l’objet a attiré de nombreux curieux. C’est "l’attraction du magasin", affirme-t-il. Un passage important "qu’on n’aurait pas pensé pour un cercueil. Puis, on a eu une ou deux touches qui auraient pu fonctionner, mais il n’y a pas eu de suite pour l’instant". Une seule personne était proche de l’achat. "Le problème, c’est qu’elle était trop grande".
Des employés des pompes funèbres venus l’observer
Le format particulier du cercueil a également attisé la curiosité des employés des pompes funèbres voisines. "Mais ils n’en ont pas voulu plus que ça". Ils lui ont tout de même indiqué que l'objet funéraire "ne pouvait être utilisé dans le cadre d’une incinération, dû à l’épaisseur du bois et aux poignées en laiton".
Yohan Laurent n’est pas le premier brocanteur à proposer un tel achat. Il évoque des confrères ayant déjà vendu de nombreux objets semblables. Mais pour lui, il s’agit de son acquisition la "plus insolite" de sa carrière. Un métier qui permet de tomber sur "pas mal de surprises, comme des chiens empaillés", raconte-t-il. "On ne sait jamais sur quoi on va tomber, c’est la magie de la brocante".
Que ce soit pour une véritable utilisation ou dans le cadre de la prochaine fête d’Halloween, son futur acquéreur devra débourser près de 1 500 €, "on est ouvert à la négociation", précise le revendeur.