Des pompes funèbres en difficulté à cause de malfaçons sur le chantier du funérarium : "c'est un calvaire, on ne sait pas quand cela va se terminer"

À Vignacourt, dans la Somme, une entreprise de pompes funèbres devait s’agrandir avec l’ouverture d’un funérarium. Or le chantier, qui a coûté 350 000 €, est bloqué aujourd'hui à cause de malfaçons.

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C'est une affaire qui traîne depuis maintenant plusieurs années... Philippe Godard devait ouvrir un funérarium il y a deux ans à Vignacourt dans la Somme, il est aujourd’hui démuni, victime de nombreuses malfaçons. "On a les calages de bardage qui sont inversées, montre-t-il. Le gros liteau devrait être dans le fond et le petit devrait être contre le bardage. Sur l'isolant, il devrait y avoir un pare-pluie, il n'y en a pas actuellement.

Deux rapports d’experts ont listé les défauts : toit, charpente... À l’intérieur du bâtiment, une fissure traverse ce qui devait être la salle de cérémonie. "Ce n'est pas possible d'avoir un funérarium et de ne pas pouvoir l'exploiter. J'ai des charges qui sont permanentes et le risque, c'est de ne pas pouvoir assumer les remboursements dans quelques mois."

Au total, il a investi 350 000 € de travaux pour développer sa société et offrir plus de services à la population. "Cela permet d'avoir 40, voire 50 % de convoi en plus par rapport à ce que l'on fait aujourd'hui. On est obligé de faire 15 à 20 kilomètres pour aller mettre les gens en chambre funéraire, donc il y avait un besoin local des familles", explique-t-il.

"On est dans l'immobilisme total"

Une des deux entreprises prestataire est en redressement judiciaire. Elle n’a pas souhaité faire de commentaire. Philippe Godard doit, lui, rembourser ses prêts, son dossier semble bloqué depuis plus d’un an. "C'est un calvaire parce qu'on ne sait pas quand cela va se terminer, on n'a aucune vision, pas de date d'ouverture. Le tribunal devrait rendre une décision que l'on attend depuis longtemps et on a une experte qui n'a pas fait bouger le dossier depuis 13 mois. On attend toujours les documents du constructeur et du dallagiste. On est dans l'immobilisme total."

"Mon entreprise est familiale, poursuit-il. C'est la suite de mon père, c'est la suite pour ma fille, il y a des jeunes qui sont derrière. Je ne comprends pas qu'un référé mette autant de temps, ce n'est pas normal. Il y a une incohérence dans ce dossier, voire peut-être un laxisme, je ne sais pas."

Contactée, l’experte judiciaire n’a pas donné suite à nos sollicitations. Pour alerter sur sa situation, Philippe Godard envisage de faire une grève de la faim. Pour sauver sa société qui compte cinq salariés et deux intérimaires.

Avec Maxime Lictevout / FTV

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