L'ancien pilote de F1 Jonathan Palmer veut créer un circuit automobile entièrement électrique et autonome à Laon : "nous serons le premier éco-circuit du monde"

Le projet de circuit automobile sur l'ancienne base militaire de Laon-Couvron, à l'arrêt depuis plusieurs années, semble se concrétiser. Jonathan Palmer, le propriétaire, prévoit d'en faire un circuit 100% électrique, alimenté par une centrale photovoltaïque sur site.

Le projet qui piétinait depuis des années est relancé à Laon-Couvron. Cette ancienne base militaire rachetée par MotorSport Vision, une entreprise britannique dirigée par l'ancien pilote de formule 1 Jonathan Palmer, va bien être transformée en circuit automobile, comme c'était envisagé depuis près de dix ans.

Une centrale photovoltaïque dédiée

Mais l'idée de départ d'en faire un circuit classique, contestée par les élus écologistes, a été abandonnée. Jonathan Palmer a décidé de voir les choses en grand en construisant un circuit réservé aux voitures électriques, ainsi qu'une centrale photovoltaïque pour les alimenter. "Nous devions changer, parce que le monde a changé, estime l'ancien pilote. Quand nous avons initialement conçu le projet de circuit Couvron, nous voulions construire un magnifique circuit de 8 kilomètres, qui aurait été parfait pour les meilleures voitures de sport du monde. Mais aujourd'hui, le changement climatique est tout en haut des priorités, nous devons avancer avec notre époque."

Le parc solaire, qui doit occuper 300 hectares de la friche militaire, permettrait donc de couvrir entièrement les besoins en électricité du circuit et des voitures. Un argument qui a fait mouche auprès des pouvoirs publics. "Cette évolution vers un monde plus décarboné, vers un éco-circuit dédié aux véhicules électriques, et à toute l'évolution du monde de l'automobile vers la décarbonation, c'est extrêmement intéressant", affirme Éric Delhaye, président (UDI) de la communauté d'agglomération du pays de Laon.

"Ça s'inscrit pleinement dans le sens qu'on a inscrit sur le territoire, puisqu'on veut en faire un territoire démonstrateur en matière de troisième révolution industrielle, de transition énergétique et écologique."

Éric Delhaye, président (UDI) de la communauté d'agglomération du pays de Laon

Un moyen pour lui de contre-carrer les critiques émises par les élus écologistes sur le projet initial. Il estime que ce futur circuit pourrait impulser une nouvelle économie dans le Laonnois. "Dans la décennie à venir, il y aura tout un marché à conquérir, sur le recyclage des batteries et sur le recyclage des véhicules thermiques. C'est donc une orientation qui nous semble porteuse de croissance, de valeurs et d'emplois."

Un circuit plus écologique, mais surtout plus rentable

Pour MotorSport Vision aussi, il s'agit là d'une stratégie surtout économique, puisque les législations française et européenne vont plutôt dans le sens de la fin des voitures thermiques à moyen terme. "Le projet original n'aurait pas été viable économiquement dans le nouveau monde dans lequel nous vivons", analyse Jonathan Palmer. Un élément important quand on sait que le premier projet était chiffré à 10 millions d'euros, puis réévalué au fil du temps à 25 voire 30 millions d'euros. "Avec le nouveau projet, le coût est redescendu à ce qu'on avait prévu de dépenser au départ, entre 10 et 15 millions d'euros."

Pour défendre son projet, il évoque également l'argument de l'emploi. "Je pense que ce nouveau circuit emploiera plus de personnes que ce qui était prévu. Nous tablions sur 100 créations d'emplois en cinq ans, et 150 en sept ans. Mais je pense que ce sera plutôt 250 personnes employées sur site dans les cinq ans et probablement 500 dans les dix ans à venir." L'objectif est d'ouvrir le circuit d'ici quatre à cinq ans. 

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