La marguerite de la Saint-Michel a des vertus médicinales et pourtant c’est elle qui est protégée car menacée d’extinction. Peu répandue, dans les Hauts-de-France, elle est uniquement présente dans les pelouses calcicoles d’une toute petite partie de l’Aisne.
L'Aster amellus ou marguerite de la Saint-Michel est une plante herbacée vivace de la famille des astéracées du genre Aster. Loin de fleurir partout en France, au contraire, elle peine à survivre et se retrouve protégée au niveau national et régional dans les Hauts-de-France. "Beaucoup de milieux sont laissés à l’abandon, se referment et emportent avec eux pas mal de biodiversité" précise Nicolas Caron, chargé d’études scientifiques au conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.
Dans les pelouses calcicoles
C’est une plante vivace qui mesure entre 15 cm et 60 cm. Elle présente un ensemble de belles fleurs violettes et son centre est jaune. Elle s’observe aux orées des bois, dans les pelouses des coteaux calcaires ou basaltiques.
D’où vient son nom ? L’aster ou marguerite de la Saint-Michel est ainsi nommée car elle est l’un des rares asters à avoir une floraison qui s’étale d’août à octobre, jusqu'au début de la saison automnale.
Le 29 septembre correspond à la date de la Saint Michel sur le calendrier et l’on observe encore ses jolies couleurs jaunes aux pétales qui oscillent violettes.
Où pousse-t-elle dans la région ?
En Hauts-de-France, cette plante n’est connue que du Laonnois dans le département de l’Aisne. "Si cette plante disparaît du Laonnais elle disparaît totalement des Hauts-de-France donc nous avons une certaine responsabilité à la préserver" précise Nicolas Caron, chargé d’études scientifiques au Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.
Elle s’observe plus particulièrement et principalement sur les savarts, ces espaces en friche, du Chemin des Dames.
Située au Sud de Laon, la richesse paysagère de cette entité est remarquable du fait de l’alternance de vallées humides, de vallons, de plateaux et de crêtes. Le Chemin des Dames abrite un grand nombre de pelouses calcaires sèches, habitats naturels d’une grande richesse écologique et en forte régression en Picardie.
S'étalant le long de la vallée de l’Aisne et de l’Ailette, ces pelouses accueillent une flore et une faune exceptionnelles dont la marguerite de la Saint-Michel qui est unique en Picardie. "À l’échelle régionale cette plante n’est présente que dans le Laonnois, au sud de Laon. Il y a des influences climatiques qui font qu’elle trouve son aise sur ce territoire là et pas ailleurs en Picardie ni dans les Hauts-de-France" précise Nicolas Caron.
Une plante protégée
Exceptionnelle et menacée d’extinction, elle est aussi protégée au niveau national.
Elle est protégée au niveau national et vulnérable à l’extinction au niveau des Hauts-de-France
L’espèce a besoin de pelouses sèches, chaudes et ouvertes. Les pelouses calcicoles de la région sont préservées notamment grâce au Conservatoire d’espaces naturels."Comme il s’agit d’une espèce qui est liée aux pelouses sèches ouvertes nous faisons des fauches et mettons en place des pâturages pour préserver ces milieux là ouverts" précise Nicolas Caron. "La garantie de la préservation de l’espèce passe par le maintien des pelouses sèches".
Des parcelles sont maintenues en état pour sauvegarder les espèces telles que la marguerite de la Saint-Michel. "Nous signons des conventions de gestion avec différents propriétaire ce qui permet de prendre des mesures adéquates pour la préservation de la biodiversité" explique Nicolas Caron, chargé d’études scientifiques au Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France.
Des terres confiées au Conservatoire comme celle du réseau de coteaux du Chemin des Dames qui est classé en réserve naturelle. "Là-bas nous gérons plusieurs pelouses sur plusieurs communes" précise le chargé d’études scientifiques.
Une plante médicinale
Une petite plante qui est pleine de ressources et très utile. La marguerite de la Saint-Michel aurait des vertus astringentes (cicatrisantes) et vulnéraires, c'est-à-dire pour guérir les blessures. Ses feuilles étaient quant à elles utilisées contre l'angine.
Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France œuvre au quotidien pour maintenir en vie cette espèce vulnérable qui a des vertus qui protègent les autres espèces, dont l’homme.