Vecteur de maladies graves comme la dengue ou le chikungunya, le moustique tigre fait l’objet d’une surveillance accrue dans l’Aisne. Les spécialistes misent sur la sensibilisation pour éviter la prolifération de l'insecte.
Le moustique tigre, ou moustique Aedes albopictus, mesure moins de 5 millimètres, mais il peut être source de danger. Il peut en effet transporter des maladies graves telles que la dengue, le chikungunya ou zika.
Pendant toute la période d’activité principale du moustique tigre, soit entre le début du mois de mai et la fin du mois de novembre, les autorités placent le moustique tigre sous "surveillance renforcée" dans toute la France.
Le département de l’Aisne est particulièrement concerné car, en 2016, un foyer de moustique tigre s’est développé dans la zone industrielle de Chambry près de Laon. Il y aurait été amené à l’état de larve par le transport. En effet, le commerce international de pneus usagés, dans lesquels on retrouve régulièrement des réserves d'eau stagnante, constitue le principal facteur de prolifération du moustique tigre.
Mais depuis un an, le foyer n’est plus présent dans le secteur selon les spécialistes. Des moustiques ont bien été repérés, comme dans les autres départements des Hauts-de-France, mais aucune implantation durable n’est identifiée. En revanche, le risque est bel et bien réel, notamment en raison de la proximité avec la région parisienne.
Une veille sanitaire est effectuée par le laboratoire départemental d’analyses et de recherche (LDAR), mandaté par l’Agence régionale de santé. La présence et l’expansion de l’insecte y sont scrutées. Il s’agit de savoir où se trouve le moustique, observer s’il s’installe de façon durable, et éviter qu’il n’entre en contact avec un malade atteint de chikungunya, de dengue ou de zika, que le moustique peut transporter. Sans la présence des maladies, la piqûre du moustique tigre reste inoffensive.
"Nous avons installé une centaine de pièges sur tout le département dans les zones dites 'particulièrement sensibles' : dans les gares, les aires d’autoroutes, ou les endroits touristiques", explique Christophe Fourcans, responsable du pôle vétérinaire du LDAR, qui compte également sur la citoyenneté des habitants. Ils sont invités à prendre en photo les éventuels moustiques tigres repérés, et signaler leur présence sur un site internet mis en place par l'ANSES.
Éliminer les points d'eau stagnante
Le spécialiste appelle également à la vigilance et à la sensibilisation de la population pour casser le risque de propagation : "Ce n’est pas un moustique de marécage, il se développe essentiellement dans nos jardins. Les femelles ont besoin d’eau stagnante pour pondre. Il ne faut pas laisser de déchets dans son jardin, d’arrosoirs et de réservoirs de récupération d’eau de pluie ouverts, on peut y placer un drap dessus, mettre un peu de terre ou de sable dans les coupelles de pots de plantes, changer régulièrement la gamelle d’eau du chien et nettoyer les gouttières". Autant de gestes qui permettent de limiter la ponte des femelles, qui peut aller jusqu’à 500 œufs par mois.
Des pièges peuvent également être installés. Il s’agit de réservoirs dans lesquels les femelles moustiques pondront leurs œufs, qui ne donneront pas de larves grâce à une bactérie ajoutée à l’eau. Il est possible de se procurer le matériel nécessaire dans les jardineries.
Pour se protéger contre les piqûres de moustiques, il est conseillé de porter des vêtements longs et amples, d'aménager son habitat en installant par exemple des moustiquaires aux fenêtres et en utilisant des produits répulsifs.