Le Conseil départemental de l'Aisne lance sa campagne de prévention contre le moustique-tigre. Le département est le seul du nord de la France classé "rouge" pour sa prolifération. Le moustique, potentiel vecteur du chikungunya, de la dengue et du Zika, y est durablement "implanté et actif".
L'hiver, il est en sommeil, mais il ne disparaît pas pour autant. "Aedes albopictus" (c'est son nom savant) reste présent bien présent dans l'Aisne depuis son implantation il y a quelques années. Le moustique-tigre serait arrivé dans le secteur de Laon à l'état d'oeufs ou de larves contenues au creux de pneus transportés par camion.
Depuis 2017, le département est le seul du nord de la France a être classé "rouge" pour sa présence (le département de l'Oise est classé "orange"). Ce « niveau 1 » du "plan national anti-dissémination du chikungunya, de la dengue et du Zika" signifie que le moustique y est implanté et actif.
Le problème, c'est que cette espèce invasive constitue le vecteur potentiel de plusieurs maladies : la dengue, le chikungunya et Zika. Sans la présence de ces maladies, la piqûre du moustique-tigre serait en fait assez inoffensive.
Minuscule, le moustique tigre est aisément reconnaissable grâce à ses zébrures noires et blanches.
Particulièrement agressif, il pique en pleine journée, à l’extérieur et ne rentre quasi jamais à l’intérieur des habitations. A la différence des moustiques locaux, il ne bourdonne pas et détecte de très loin le CO2 (dioxyde de carbone) que nous dégageons en respirant.
Campagne de prévention
Dans l'Aisne, le Conseil départemental a été chargé de la lutte. Son Laboratoire départemental d'analyses et de recherche (LDAR) de Laon surveille l'évolution de la colonisation. Il s'agit de savoir où se trouve le moustique pour éviter notamment un contact avec un malade atteint de chikungunya. Une nouvelle campagne de suivi doit justement débuter en mai prochain.Sans attendre toutefois, avec l'arrivée des beaux jours, le Conseil départemental a décidé de relancer ce jeudi sa communication à destination des habitants. Il rappelle les gestes permettant de limiter la prolifération.
Le moustique-tigre est essentiellement urbain, il apprécie les points d'eau où il se reproduit. Il est donc recommandé de supprimer tous les objets pouvant contenir de l'eau stagnante, comme les soucoupes d'eau sous les pots de fleurs, les arrosoirs ou les brouettes laissées à l'extérieur. Il convient aussi de nettoyer les gouttières des bâtiments pour que l'eau puisse s'écouler et de couvrir les tonneaux ou les récupérateurs d'eau.
Le moustique ne véhicule pas le covid-19
Malheureusement, si la prolifération du moustique-tigre peut être limitée, la colonisation à l'ensemble du territoire semble inexorable. Un site national a été mis en place pour signaler la présence du moustique-tigre si vous en détectez.
Enfin, selon le conseil départemental de l'Aisne, le moustique-tigre ne transmet pas le Covid-19. C'est aussi le point de vue de plusieurs médecins contactés, comme le professeur Maxime Gignon. Selon cet épidémiologiste du CHU d'Amiens, "le moustique, quand il vous pique, il va prendre un peu de votre sang et va transmettre des maladies en allant piquer quelqu’un d’autre mais pour le SARS-CoV-2, ça n’a pas été prouvé et vu qu’il y a très peu de virus dans le sang, c’est très peu probable donc il n’y a aucun risque."