"Les arbres servent de filtre et retiennent tout dans la rivière" : entretenir les cours d'eau, un enjeu important pour prévenir les inondations

L'entretien des cours d'eau est un enjeu crucial pour prévenir des risques liés aux crues. Le syndicat du bassin versant de l'Aisne est en pleine campagne de désembaclement. On vous explique en quoi cela consiste.

Entre ces piliers de béton, un amas de bois s’est formé en à peine deux semaines. La rivière Aisne, toujours en crue, charrie des tonnes de bois qui s’accumulent.

Sur sa barque, Mickael Barbier, ouvrier dans une entreprise de nettoyage de cours d'eau, doit faire preuve d’équilibre et de prudence pour défaire peu à peu cet embâcle, comprenez une obstruction à l’aide d’une tronçonneuse. "Il y a énormément de débit, après, par rapport aux embâcles, dès que l'on commence à les enlever, cela nous met une pression par rapport à la pression d'eau en amont donc c'est ça qui est très compliqué et très dangereux", constate-t-il.

Chaque année, le syndicat de l'Aisne non navigable intervient pour supprimer ces embâcles. Cette partie de la rivière est domaniale. Elle appartient à l’État, qui délègue au syndicat l’entretien de la rivière. "L’idée, c'est de laisser le libre écoulement au niveau du pont puisque cela peut créer un certain nombre de désordres", explique Jonathan Larget, de l'Union des syndicats d'aménagement et de gestion des milieux aquatiques.

Une campagne de désembâclement de 5 semaines

Le syndicat de l’Aisne non navigable intervient sur 65 kilomètres de cours d’eau. Sa campagne de désembâclement dure 5 semaines et concerne 40 cas critiques. "Souvent pendant les crues, des arbres fragiles tombent dans la rivière, ces arbres-là, une fois qu'ils sont dans l'eau, servent de filtre et ils retiennent tout ce qui flotte dans la rivière, notamment tout ce qui vient des zones boisées en bord de cours d'eau, mais aussi de propriétés : des salons de jardin, des choses comme ça", détaille Rémy Gilet, président du syndicat de l'Aisne non navigable. 

L’état a attribué une enveloppe de 50 000 euros au syndicat pour résoudre ce problème. "C'est important de réaliser ce genre d'opération parce qu'il faut permettre de libérer l'écoulement de l'eau, sur notre secteur, on a quelques villages qui sont très très sensibles au niveau des inondations, notamment à Neufchâtel-sur-Aisne, c'est pour cela que l'on essaye d'être le plus réactif possible."

Cette année, les crues de ce cours d’eau n’ont pas causé d’importants dégâts matériels. Contrairement à d'autres secteurs du département. 

Édité par Eline Erzilbengoa / FTV