"On n'empêchera jamais que les gens soient inondés" : la gestion des rivières fait débat dans certaines communes de l'Aisne

De nombreuses communes de l'Aisne ont été lourdement sinistrées par la tempête Kirk qui a traversé la France, ce mercredi 9 octobre 2024. Quelques jours après les inondations, la question de la gestion des rivières fait débat au sein de la communauté d'agglomération de Château-Thierry.

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Comme de nombreux habitants, Jordan Glorion, a vu de l'eau rentrer dans son habitation, à Coincy, commune de l'Aisne, située dans l'agglomération de Château-Thierry. Il réside près de la rivière, l'Ordrimouille et le soir du mercredi 9 octobre, celle-ci est entrée en crue. "Elle monte assez souvent, donc on ne s’est pas trop inquiété. Mais là, ça a dépassé le mur et c’est une vague qui est arrivée dans la maison."


L'eau était déjà montée fin septembre. C'est pourquoi avec sa femme et ses trois enfants, il n'a pas paniqué tout de suite. Comme eux, entre 80 et 100 habitants du village sont sinistrés. Face aux dégâts, Sébastien Eugène, le président de la communauté d'agglomération de Château-Thierry, veut faire monter en puissance le syndicat qui gère les rivières du territoire.

La question de nouveaux bassins de rétention

"Aujourd’hui, on a des syndicats de rivières qui sont petits." Selon lui, ils "ont des difficultés à porter de gros travaux tels que la création de bassins de rétention." Yves Lévêque, président de l'Union des syndicats d'aménagement et de gestion des milieux aquatiques (USAGMA) dans l'Aisne, explique que leur construction permettrait seulement d'atténuer les dommages face à de telles inondations. "Ça servirait un petit peu, mais on n'empêchera jamais que les gens soient inondés."

Pour mieux faire fonctionner le système de rétention, Sébastion Eugène met en avant le besoin "de plus d’ingénierie, plus d’expertise et plus de moyens financiers pour mener à bien ces gros projets."

Or, Yves Lévêque rappelle qu'une ingénierie est déjà mise en place dans le département. "Il existe une Union de syndicats de rivières (USAGMA) avec huit personnes qui travaillent pour tous les syndicats du département, avec des gens compétents, spécialisés là-dedans." Il accorde que financièrement plus de choses pourraient être faites, en renforçant la structure existante. "On a une structure qui peut s’agrandir."

On est le seul département de France à avoir une ingénierie qui a regroupé tous les syndicats de rivières.

Yves Lévêque

Président de l'Union des syndicats d'aménagement et de gestion des milieux aquatiques (USAGMA)

Autre point abordé par Sébastien Eugène : "On a une connaissance parcellaire de ce qu’il faudrait faire. Le premier enjeu est de savoir exactement quel sera notre plan d’action à l’échelle de la communauté d’agglomération pour ensuite prioriser les investissements commune par commune. La difficulté, c’est qu’on n'a pas ces documents stratégiques. Chaque syndicat travaille dans son coin."

De son côté, Yves Lévêque expose : "on est le seul département de France à avoir une ingénierie qui a regroupé tous les syndicats de rivières" dans laquelle on trouve un service administratif et technique. "On fait des études, on fait des projets, il faut ensuite les mettre en place. C’est sûr que financièrement, on pourrait faire plus", conclut-il.

Une gestion de l'eau face à un mille-feuille administratif

La gestion de l'eau est un véritable mille-feuille administratif. Alain Arnefaux, maire (SE) de Coincy, résume ainsi : "C’est la communauté de communes qui gère la rivière qui redonne en gestion aux syndicats des rivières. Et après, nous avons les ruissellements qui sont la gestion de la commune." Eux-mêmes délégués à des syndicats de rivières. Il admet que ce n’est pas évident de s’y retrouver.

Pour le maire, "les bassins de rétention, ça coûte énormément cher. On a les études, mais après, la réalisation, les financements, on n’arrivera jamais à 100%".

Le syndicat des rivières souligne qu'il a plu en neuf mois l'équivalent d'une année normale. Si des moyens supplémentaires sont les bienvenus, des précipitations comme celles du 9 et 10 octobres rendraient de toute façon les sinistres inévitables, affirme l'organisme.

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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