Les haies, un patrimoine agricole et environnemental en péril : "en les préservant et en ayant la chance d’en avoir sur la ferme, je m'en sens un peu gardienne"

Les haies. C'est l'un des sujets souvent évoqués par les agriculteurs pour dénoncer le poids de la réglementation. Terre de grandes cultures, la Picardie n'en compte plus beaucoup. Seuls quelques secteurs se parent encore de bocage. Et quand certains veulent s'en débarrasser pour faciliter le passage des engins, d'autres les défendent.

Des parcelles délimitées par arbres et buissons où des vaches broutent tranquillement. Image rare. Depuis 1950, 70% des haies françaises ont été arrachées. Élevage en perte de vitesse, remembrement, campagnes désertées. Le bocage s'est étiolé. La haie est même devenue un symbole de ces règles qui s'empilent, contestées par des agriculteurs excédés. Pourtant, certains paysans s'acharnent à la défendre, même où on ne l'attend pas. De la Thiérache au Santerre, histoires de haies vivaces.

Préserver un patrimoine


Traite matinale et humide. La pluie tombe depuis des semaines dans l'Aisne. Les hirondelles se mettent à l'abri chez Sophie Tabary. Avec sa famille, elle élève des Montbéliardes et des Normandes à Lerzy, produisant un lait bio. Une fois la traite terminée, le troupeau repart dans sa prairie, malgré les intempéries. Les haies offrent un abri bienvenu. "Moi, je suis éleveuse. Du coup, les haies ont une importance capitale, explique la jeune femme qui s’est elle aussi mise à l’abri sous un arbre. Elles permettent de protéger les bêtes et de faire des clôtures solides et pas très chères. Et puis on se sert aussi du bois pour permettre aux vaches de se repailler, de faire de la litière locale du coup ! Je m’estime un peu gardienne d’un patrimoine. À Lerzy, il n’y a pas eu de remembrement. Les arbres sont vraiment centenaires. Ce sont de très très vieux arbres. Il y a différents étages d’arbres, d’essence et tout un écosystème autour. Et effectivement, en préservant les haies et en ayant la chance d’avoir ce patrimoine sur la ferme, je me sens un peu gardienne. Et c’est magnifique de travailler comme ça avec le vivant ."

Si on n’avait pas fait ça il y a 10 ans, on aurait certainement des coulées de boue.

Sophie Tabary, éléveuse à Lerzy (02)

Cette absence de remembrement est une chance pour Lerzy, village situé en contrebas des pâtures. Une ingénieure a dressé une cartographie des haies et la municipalité a passé un accord avec les éleveurs pour préserver ces barrières naturelles. "On le voit bien : sur toutes les pentes, les haies permettent vraiment de retenir la terre et de permettre à l’eau de s’infiltrer davantage, nous montre Sophie. Les haies le plus importantes, on les a protégées. Et les agriculteurs demandent à en arracher certaines, on leur demande d’en replanter d’autres à des endroits stratégiques pour éviter les coulées de boue. Si on n’avait pas fait ça, il y a 10 ans alors que personne ne le faisait, on aurait certainement des coulées de boue. Surtout qu’il y a beaucoup de retournements de prairies en culture."

Parfois, le remembrement est bénéfique. C’est le cas à Marcelcave, dans le Santerre, plat et riche pays où les terres s'étendent à l'infini. L’A29, qui file entre Amiens et Saint-Quentin, est la cause de ce remembrement. Quand elle a été tracée, un échange de terre a été organisé. Marcel Jeanson, agriculteur engagé de longue date dans la limitation des pesticides, a alors réfléchi avec ses associés. "On s’est dit : qu’est-ce que la nature peut faire à notre place en mieux ? Et c’est là qu’on a eu l’idée, en discutant, de faire des haies, raconte l’agriculteur à la retraite. Vous pouvez mélanger différentes essences. Vous pouvez nourrir notamment des insectes avec des fleurs qui vont venir manger les pucerons qui viennent perturber la vie de nos cultures."

Un lieu de biodiversité

Depuis 2002, de somptueuses haies égaient ce paysage. Mais par ici, un hectare de terre coûte cher. Et les haies prennent de la place. Il fallait que le jeu en vaille la chandelle. Les haies se sont épanouies, évidemment, réservant une heureuse surprise. "On s’est rendu qu’on avait une très bonne irrigation, reconnaît Marcel Jeansson. La haie coupe le dynamisme du vent, la force du vent et nous avons une bien meilleure répartition de l’eau. Ici, je mets mon doigt dans le sol, mon doigt prend racine! C’est extraordinaire d’avoir une des meilleures terres de France !" 

Dans le paysage agricole, si on supprime les haies, on supprime plein d’espèces d’oiseaux. Si on n’a plus de haies, on n’a plus de bruants jaunes. Et c’est vrai pour plein d’autres espèces.

Guénaël Hallart, naturaliste.

Marcel et Sophie parient sur la vie. Car la haie est un refuge pour toutes sortes d'animaux. Insectes, oiseaux, mammifères sont de précieux auxiliaires. De mi-mars à mi-août, les agriculteurs n'ont pas le droit de tailler les haies parce que des oiseaux y nichent. Il faut dire que le bocage cache des trésors insoupçonnés. Comme ce couple de pies-grièches écorcheurs niché dans une haie à Origny dans l’Aisne. Le promeneur distrait passerait facilement à côté du spectacle réjouissant du mâle apportant pitance à la femelle qui veille sur la jeune lignée. Partout, les populations de passereaux s'effondrent. Mais en Thiérache, elles sont mieux préservées, trouvant abri et nourriture dans le bocage. Le bruant jaune est ici chez lui et s'épanouit dans un décor fragile et précieux.

"Dans le paysage agricole, si on supprime les haies, on supprime plein d’espèces d’oiseaux du milieu agricole qui ont besoin des haies. Le bruant jaune ne nichera jamais au sol. Si on n’a plus de haies, on n’a plus de bruants jaunes. Et c’est vrai pour plein d’autres espèces, explique Guénaël Hallart, naturaliste. Les papillons de nuit, par exemple, qui sont liés aux arbres et aux arbustes, sans les haies, ils ne seraient pas là."

En Thiérache, la préservation des haies est liée au maintien de l'élevage. Basses, hautes, taillées en têtard, leur diversité compte. Elle offre une opportunité à d'autant plus d'espèces. "On a quatre espèces de fauvettes dans la région et chaque espèce est liée à un type de haies, nous montre Guenaël. Typiquement dans une haie basse, on va avoir de la fauvette grisette, une fauvette qui aime bien les petits milieux. Alors qu’à l’opposé, dans les milieux arborés, ce sera plutôt des fauvettes à tête noire. Chaque type de haie a son cortège d’oiseaux."

Cercle vertueux

La nature est par ailleurs bien faite. Cette haie d'aubépine s'est montrée hospitalière. Une hospitalité qui va permettre la survie de l’aubépine. "On a du merisier qui est arrivé tout seul, on a de la ronce qui est arrivée toute seule. On a du troène qui est probablement arrivé tout seul aussi, énumère le naturaliste. Au final, sur un mètre de haie, il n’y avait qu’une essence et maintenant, il y en a quatre. Si on a un changement climatique ou une maladie qui arrive, chaque essence va réagir différemment. Et plus on a d’essence dans une haie, plus la haie va être résistante. Et plus on aura une résilience de la haie par rapport au changement, grâce à cette diversité."

Il n’y a pas forcément de rapport économique dans le maintien d’une haie. Mais il y a un attachement personnel qui fait qu’on continue avec ce système ancestral.

Sébastien Destrées, éleveur à Autreppes (02)

Direction Autreppes, toujours en Thiérache. Sur le trajet, une parcelle d'herbes hautes. Elle est belle, peuplée de fleurs et d'insectes. Et la haie qui la borde fait partie intégrante de tout cet écosystème. "On a essayé de faire l’exploitation de manière à justement protéger au mieux la biodiversité en replantant des haies, en essayant de ne pas massacrer l’environnement qui nous est cher, explique Sébastien Destrée, le propriétaire des lieux. En Thiérache, on est attaché au bocage. Ça ne nous empêche pas d’avoir des terres labourables à côté. Mais la partie prairie, on l’a maintenue avec du bocage comme ça se faisait avant."

Sébastien élève des vaches laitières à Autreppes. Une ferme est une entreprise. Et l'entretien des haies coûte de l'argent. Mais Sébastien et Noémie, son épouse, y consentent, sûrs de bien faire. "Il n’y a pas forcément de rapport économique dans le maintien d’une haie, confirme Sébastien. Mais il y a un attachement personnel qui fait qu’on est bien dans nos bottes et qu’on continue avec ce système ancestral."

Récemment, Sébastien a planté en haie une nouvelle essence, des résineux. Il compte bien voir des chouettes y élire domicile, lui qui a un faible pour la chevêche. "On arrive à avoir des couples de chouettes chevêches qui s’installent, sourit l’éleveur au milieu de sa prairie. On a aussi quelques chouettes hulottes. C’est vraiment pour le plaisir et l’image !"

La valorisation énergétique des haies

Si le bocage protège les bêtes de la pluie, invitée permanente en ce triste printemps, et aide la biodiversité, il peut aussi jouer un autre rôle. Direction l’exploitation de Didier Halleux. Ce producteur laitier installé à Haution, en Thiérache toujours, a rejoint d’autres éleveurs au sein de l’Atelier agriculture Avesnois-Thiérache. L’association incite les agriculteurs à investir dans les haies avec un argument économique : le bois des haies est valorisé pour servir à se chauffer. Une démarche qui demande de la patience. Le paysan raisonne sur des décennies.

L’avantage du bois, c’est que ça reste stable. On reste dans des coûts raisonnables.

Didier Halleux, producteur laitier à Haution (02)



Et cela d’autant plus que les agriculteurs n'ont pas le droit de tailler les haies du 15 mars au 16 août. Ainsi, ils laissent les oiseaux nicher tranquillement. Le gros du travail se fera donc à l'automne et en hiver. Plusieurs techniques seront utilisées. Et une coupe à ras n'est pas forcément une mauvaise chose. "Si on coupe réellement en limite du système racinaire, quand les rejets repartent les côtes de la souche, ils refont leurs propres racines qui vont reformer des arbres à l’avenir", explique Françoise Gion, directrice de l’atelier agriculture Avesnois-Thiérache.

Une fois coupé, le bois des haies est réduit en copeaux, stocké dans un hangar de la ferme de Didier.

Les copeaux sont brûlés dans une chaudière qui rend l'exploitation autonome et une partie de la fromagerie où est produit du maroilles fermier issu du lait des vaches de la ferme. "Sur l’exploitation, on a 12 km de haies. Ça fait pas loin de 4 hectares de source de bois énergie, calcule Didier Halleux. On est complètement autonomes en termes de chauffage sur la maison d’habitation, sur la fromagerie et sur une partie de la salle d’eau sanitaire pour la salle de traite et la fromagerie. Et en même temps, on alimente en chauffage et en eau chaude 4 maisons d’habitation individuelles. L’avantage du bois, c’est que ça reste stable. On n’est pas dans une économie dont les prix flambent. On reste dans des coûts raisonnables." Un m3 de plaquettes de bois équivaut à 90 à 100 litres de fioul, selon Françoise Gion.

Une trentaine d'éleveurs est associée au sein de l'atelier agriculture Avesnois/Thiérache. Dont Sophie Tabary. Dans ses pâtures à Lerzy, les arbres des haies ont été coupés cet hiver. Une taille dite têtard, emblématique de la région. "Le principe, c’est qu’on coupe l’arbre à un ou deux mètres du sol. Et ce sont les branches coupées qu’on va exploiter, explique la jeune éleveuse. Ça permet d’avoir un réseau racinaire bien implanté et d’avoir des arbres qui sont assez vieux mais qui en même temps continuent à produire du bois."

Avec ces branches, Sophie chauffe ferme et maison. Les copeaux sont aussi utilisés comme litière dans l'étable. Les plaquettes restantes alimentent un réseau fournissant des collectivités. Une cinquantaine de clients aujourd'hui, comme à Esquéhéries.

Faire respecter une réglementation jugée trop stricte

Il en faudrait plus. Mais certains éleveurs renoncent à franchir le pas, doutant de la rentabilité des haies. "Ce n’est pas un gros mot de parler de revalorisation. On n’est pas là pour écouter les oiseaux chanter, même si c’est très agréable, ironise Jean-Pierre Millet, le président de l’atelier agriculture Avesnois-Thiérache. On est là aussi pour un job qui consiste à cultiver de la valeur ajoutée qui va permettre à des gens de rester sur le territoire. Et donc, on a besoin qu’il y ait un élan des collectivités autour de ces projets-là. Parce qu’en fait ce sont des projets qui valorisent leur territoire. Tout simplement. On n’a pas besoin d’aller très loin parfois pour combler ses besoins. Il suffit de regarder autour de soi et on a ce qu’il faut. Et c’est ça qu’il faut qu’on réapprenne à faire et qu’on le fasse tous ensemble." 

Certains agriculteurs renoncent à planter des haies car on ne plante pas une haie comme ça. Il y a des règles. Trop selon Armand Rousseau, le président de la FNSEA. Avant la fronde des paysans début 2024, il en avait dénombré 14 et avait fait des haies un exemple pour dénoncer le poids des réglementations que subissent les agriculteurs. Dans les manifestations, l'Office français de la biodiversité (OFB) avait alors été l'une des cibles des rancœurs. 

La justice environnementale est plutôt réparatrice. Le but, c’est de réparer le préjudice avant de vouloir condamner.

Romuald Marandet, chef de service départemental à l'Office français de la biodiversité

L'OFB, c'est la police de l'environnement. Ces agents veillent à ce que les agriculteurs ne détruisent pas les haies. Et c'est apparemment le cas derrière celle qui, vigoureuse et dense, clôt un champ en bordure de route. Au milieu des pousses de maïs, une petite bute de terre plantée de vestiges d’arbustes dont il ne reste plus grand-chose. Les agents de l'OFB ne s’y trompent pas. Auparavant, la parcelle était divisée en deux par une haie qui a été coupée à ras pour favoriser le passage des tracteurs. "On a constaté qu’en début d’année, l’agriculteur avait tout brouillé à ras, explique Christophe Niangnot, chef d'unité territoriale à l'OFB. Et tous les ans, cet agriculteur fauche la haie et nous dit qu’il la maintient. Il fait ça pour faciliter son travail mais actuellement, en France, on protège les oiseaux et leur habitat. Donc les espèces protégées, on doit y faire attention."

À quelques kilomètres de là, autre haie mal en point. L'agriculteur l'avait arrachée et a été condamné à la replanter. Deux plus tard, le fruit de ses efforts ne convainc pas les agents de l’OFB. "La moitié des pousses qu’il a plantées sont mortes, vérifie Alexandre Debray, inspecteur de l'environnement à l'OFB. Regardez : ça, c’est mort, ça aussi…C’est une procédure qui est toujours en cours. L’agriculteur devra certainement expliquer au Procureur pourquoi ce qu’il fait pour cette haie ne marche pas au bout de deux ans."

Un patrimoine en péril

Un peu plus loin, le résultat est encourageant. Enracinée en année de sécheresse, cette haie est parvenue à se développer parce qu'elle a été bien entretenue. Replanter, c'est ce qui est d'abord demandé aux fautifs. "Aux audiences environnementales, il est souvent indiqué que la justice environnementale est plutôt réparatrice, clarifie Romuald Marandet, chef de service départemental à l'OFB. Donc le but, c’est de réparer le préjudice avant de vouloir condamner autrement les mis en cause. Et globalement, sur 10 ans, le bilan doit être à peu près neutre entre ce qui a été détruit et ce qui a été replanté."

Géoportail est l'arme maîtresse des agents de l'OFB. Une fois par an, le département est passé au peigne fin grâce à la cartographie aérienne. Un exercice avant/après à l'efficacité redoutable comme nous le montre l’inspecteur Alexandre Debray, images à l’appui sur son ordinateur : "à cet endroit, d’après cette photo vue du ciel, on avait une mare dans ce coin du champ et une deuxième mare un peu plus loin. On voit aussi un linéaire de haies important. Et d’après une photo plus récente, tout a disparu. Ce n’est plus qu’un champ".

Depuis 2015, 85 km de haies ont été arrachées dans l’Aisne, "85 km qui n’auraient pas été replantées si on n’était pas intervenus", précise Alexandre Debray.

Sur le fond, je suis d’accord : il faut préserver la biodiversité. Mais la forme n’y était pas. Elle n’y était pas du tout.

Patrick Feuillet, éléveur condamné à Mont-Saint-Jean


Car l'office français de la biodiversité défend un patrimoine en péril : 70% des haies françaises ont disparu depuis 1950. L'agrandissement des fermes et la mécanisation expliquent cet effacement. Aujourd’hui, il reste 1 million et demi de kilomètres de haies.

En Picardie, l'Aisne est la mieux préservée, avec plus de 12 000 kilomètres. Les policiers de l'environnement préservent ce qui peut l'être,  mais leur action suscite la défiance des agriculteurs.
L'arme de service accrochée à leur ceinture leur a valu le surnom de "cow-boys". 

Patrick Feuillet a été épinglé en 2019. Éleveur de charolaises, il est aussi maire de Mont-Saint-Jean, en Thiérache. Cinq ans après, la plaie reste à vif. "Suite à un contrôle par photo satellite, convocation en bonne et due forme à la gendarmerie devant l’OFB, raconte-t-il, encore amer. On m’a lu mes droits. Je me suis senti comme un délinquant parce que j’avais arraché 55 mètres de ronces. Alors oui, il y avait des résineux dedans. Mais depuis 40 ans que j’exploite ici, toute la vallée, c’est moi qui l’ai façonnée. Tous les alignements de haies que vous voyez là-bas, c’est moi qui les aie plantés. J’ai planté 2,5 kilomètres. Sur le fond, je suis d’accord : il fait préserver la biodiversité. Mais la forme n’y était pas. Elle n’y était pas du tout." En réparation, Patrick Feuillet a planté une haie.

Patrick, Didier, Sophie, Marcel, Sébastien et Noémie, Jean-Pierre... Ces agriculteurs sont-ils les derniers des Mohicans ou des visionnaires ? Les fermes françaises sont de plus en plus grandes, les exploitants de plus en plus seuls aux commandes de machines imposantes. Prendront-ils la peine d'entretenir ce réseau si riche de vie ? Les haies méritent mieux qu'un sursis...

Avec Dominique Patinec / FTV

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