Les voitures-radar privées circulent désormais dans l'Aisne : "elles ont un seuil de tolérance supérieur à celui des radars fixes"

Le préfet avait autorisé leur mise en service officielle à compter du 21 juin, c'est chose faite. Selon la préfecture, le premier véhicule radar conduit par un opérateur privé a effectivement réalisé ses premiers tours de roues dans l'Aisne mardi.

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Ces véhicules difficilement détectables font trembler nombre d'automobilistes. Conduits par des "opérateurs" privés, ils peuvent "flasher" les voitures dépassant les vitesses autorisées aussi bien en les croisant qu'en étant doublés eux-mêmes.

Depuis ce mardi matin, l'Aisne est le dernier département des Hauts-de-France à voir ainsi circuler la "voiture-radar à conduite externalisée", c'est son nom officiel. "Aujourd'hui, c'est un seul véhicule, mais nous aurons une montée en charge jusqu'à la fin de l'année", indique Jérôme Malet, directeur de cabinet du préfet de l'Aisne qui attendait cet équipement.

Des axes et des horaires définis de jour comme de nuit

Les véhicules qui circuleront proviendront en réalité d'un parc de 33 voitures de différents modèles exploitées pour tous les Hauts-de-France par une société privée. Elles pourront circuler potentiellement "jour et nuit", mais selon la préfecture, les axes empruntés et les horaires sont fixés par l'État en lien avec le comité opérationnel de sécurité routière de l'Aisne en fonction de l'accidentologie. "L'objectif est de 30 000 kilomètres parcourus par mois. L'ensemble du réseau sera couvert", indique le directeur de cabinet du préfet qui ne souhaite pas préciser davantage les axes concernés.

Une tolérance de 10 Km/h

Potentiellement, les voitures-radars peuvent contrôler un nombre illimité de véhicules sur leur parcours mais la préfecture indique dans un communiqué que le prestataire privé "n'est pas rétribué au nombre d'infractions détectées". Elle précise qu'une marge de tolérance est appliquée : "10 km/h en plus de la vitesse autorisée, ou 10% au-delà de 100 km/h". Jérôme Malet complète : "avec un seuil de tolérance supérieur à celui des radars fixes, et au-delà du seuil de tolérance de l'appareil, l'objectif est de garantir (ndlr la validité) de l'infraction."

En fin de journée, les données et clichés enregistrés par les véhicules sont transmis de manière "cryptée" au centre automatisé de constatation des infractions routières de Rennes. D'après la préfecture, l’entreprise titulaire du marché ne peut ni accéder aux clichés de verbalisation, ni connaître le nombre d’infractions constatées par le biais des véhicules dont elle a la charge. "L'opérateur n'a aucune conscience des verbalisations et n'a aucun accès aux données", rassure Jérôme Malet.

"Rendre les contrôles plus imprévisibles"

Les autorités espèrent améliorer la sécurité routière grâce à cet équipement. "Il vient compléter les dispositifs que nous avons pour mieux faire respecter les limitations et rendre les contrôles plus imprévisibles. Cela libère aussi du temps pour les forces de l'ordre afin qu'elles puissent réaliser d'autres contrôles du type alcoolémie ou stupéfiants", explique le directeur de cabinet du préfet.

L'Aisne concentre 18% de la mortalité routière de la région. Avec 12 tués depuis le début de l'année contre 19 l'an passé, le nombre de victimes de la route semble sensiblement en baisse, mais ce chiffre reste provisoire.

Un bilan de l'activité des voitures-radars privées devrait être dressé en janvier. Leur arrivée ne mettra pas fin pour autant au déploiement de radars fixes. Ils devraient continuer à être implantés pour "améliorer le maillage des contrôles."

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