La mère de la "petite martyre de l'A10" interpellée à Villers-Cotterêts

En 1987, le corps martyrisé d'une fillette de quatre ans a été découvert au bord de l'A10. Les enquêteurs grâce à un prélévement ADN sur un homme en 2016 arrêté dans le cadre d'une affaire de violence sont remontés jusqu'aux parents.  

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Elle était prénommée Inass. En 1987, les enquêteurs avaient lancé un appel à témoins reprenant la photo de la petite victime abandonnée sur l'autoroute A10. Son corps enveloppé dans une couverture avait été retrouvé le 11 août 1987 dans un fossé de l'autoroute à Suèvres (Loir-et-Cher) par deux employés de l'autoroute.

Les parents identifiés grâce a l'ADN 


Les enquêteurs sont remontés jusqu'aux parents de la fillette, un couple de sexagénaires, originaires du Maroc et jusqu'ici inconnus, grâce à un prélèvement ADN sur un homme arrêté en 2016 dans le cadre d'une affaire de violence, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Blois, confirmant une information d'Europe 1. Il s'agit du frère d'Inass. Le procédé utilisé par les gendarmes est le même que celui qui avait permis d'identifier Grégory Wiart comme étant le violeur d'Elodie Kulik.

Dans les années 90, le couple s'installe à Villers-Cotterêts où il ouvre plusieurs commerces. Dix ans plus tard, il se sépare et le père décide de vivre en région parisienne.

Sept enfants sont nés de cette union entre 1978 et 1991. Les enquêteurs ont notamment recoupé les données de la caisse d'allocations familiales pour déterminer qu'un enfant du couple n'était plus recensé. La mère faisait croire que l'enfant était au Maroc confiée à la grand-mère, selon une source proche du dossier.


Des perquisitions à Villers-Cotterêts et en Seine-Saint-Denis



Au moment de l'interpellation, des perquisitions à Villers-Cotterêts dans l'Aisne et en Seine-Saint-Denis ont été réalisées. Les parents ont été placés mardi en garde à vue à Orléans pour meurtre, recel de cadavre, violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans. Ils devaient être présentés jeudi matin à un juge d'instruction à Blois en vue de leur mise en examen.

Le cadavre, mutilé, portait des traces de brûlures dues à un fer à repasser et des cicatrices dues à des morsures humaines, sans doute d'une femme, selon les médecins légistes. Pour le juge d'instruction de Blois, alors chargé du dossier, il s'agissait "pratiquement d'un cas d'anthropophagie avec prélèvement de chair".

Selon une proche du dossier, le père reconnaît des maltraitances de la mère sur l'enfant ayant entraîné la mort. Ils auraient dissimulé à deux le corps de la fillette. A l'époque des faits, le couple séparé depuis 2010, avait déjà deux enfants nés en 1978 et 1981.

La plus grande diffusion judiciaire jamais entreprise en France


Afin de donner un nom à la petite victime, la gendarmerie avait lancé la plus grande diffusion judiciaire jamais entreprise en France. Près de 65.000 écoles avaient été visitées à la rentrée scolaire, et 6.000 médecins ou assistantes maternelles avaient été rencontrés pour essayer de donner un nom à la jeune victime.

Le signalement de la fillette avait été diffusé dans plus de 30 pays et sa photographie placardée dans tous les endroits publics. Une ordonnance de non-lieu avait été rendue en octobre 1997, après des recherches  infructueuses, laissant cette affaire non résolue.




Mais le procureur de l'époque Etienne Daures disait pourtant avoir "bon espoir de pouvoir donner un nom" à la fillette. Inass est enterrée anonymement au cimetière de Suèvres (Loir-et-Cher). La tombe de la fillette était régulièrement fleurie par les habitants de la commune où elle repose. Sur le monument funéraire est gravée une simple inscription: "Ici repose un ange".

 

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