Pollution de la rivière Oise : la sucrerie Téréos reconnaît sa responsabilité

Depuis vendredi 9 août, des milliers de poissons sont morts dans la rivière Oise à cause d'une fuite de fertilisant au sein de la sucrerie Téréos d'Origny-Sainte-Benoite (Aisne). L'industriel a reconnu son implication et s'engage à réparer le préjudice.

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En surface de la rivière Oise, dans l'Aisne, des milliers de poissons flottent toujours. « C’est triste, soupire Jean-Jacques Bleuse, président de l'association Le Gardon de l'Oise. Personne ne fait rien, personne ne dit rien. Les gens pourraient les ramasser : on prend des canoës et on les ramasse, les poissons morts. [...] On laisse ça comme ça. On a l’impression que tout le monde s’en fout. »
 
Sur une trentaine de kilomètres, la quasi-totalité des espèces du cours d’eau sont morts d’asphyxie après une pollution engendrée par une fuite de vinasse, un fertilisant industriel issu de la betterave. L’incident trouve ses origines à l’usine Tereos, à Origny-Sainte-Benoite. Vendredi dernier, vers 20h30, le produit organique s’est propagé dans l’Oise, privant les poissons d’oxygène.  Selon la direction, une vanne automatique était restée bloquée un quart d’heure en position semi-ouverte. « Un mécanicien qui venait de prendre son poste a détecté cette fuite, relate Hugues Macquin. Il est directement intervenu en activant une vanne manuelle située en amont de cette vanne automatique fuyarde et a donc stoppé la fuite. »  
 
La responsabilité du n°2 mondial du sucre (cinq milliards d'euros de chiffre d’affaire et 8.000 hectolitres d'alcool sucrier produit au plus fort de l'activité) est donc établie. L’industriel s'engage à réparer le préjudice commis, après avoir averti les autorités lundi matin. Celles-ci ont annoncé ce jeudi que l’entreprise avait contacté un prestataire pour l’enlèvement des animaux morts. Aucune mesure sanitaire ne s’imposerait pourtant, d’après les autorités préfectorales. « Au vu de l’analyse de la situation, il n’y a ni incidence sur la distribution de l’eau potable dans le département de l’Aisne et de l’Oise, ni impact sur les activités nautiques, ont-elles déclaré dans un communiqué. Enfin, l’origine biologique des pollutions n’entraîne pas la prise de mesures interdisant la pêche. »
 
Une enquête est toujours en cours, dont les conclusions seront rendues dans quelques semaines. "Comme lors de chaque atteinte aux milieux aquatiques, la fédération se portera partie civile pour que les dommages soient réparés, a annoncé dès mardi la Fédération de l'Aisne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. Ce type de dossier sera long à instruire et juger, mais soyez assurés que nous ne lâcherons rien." La faune, elle, mettra deux à trois ans à se reconstituer.

 

 

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