La reprise proposée par le groupe THLF est une bouffée d'oxygène pour les salariés des trois sites concernés par le redressement judiciaire. Mais à Château-Thierry, le doute plane toujours sur le nombres de personnes reprises à l'issu du rachat.
Trois sites de production français du papetier Arjowiggins ont été placés en redressement judiciaire début janvier dont l'usine Greenfield à Château-Thierry, dans l'Aisne. Si cette reprise avait sucité des "manifestations d'intérêt" à la mi-janvier, c'est maintenant confirmé : le groupe THLF a déposé une offre de reprise, ce samedi 2 mars.
Elle concerne les trois usines Arjowiggins Graphic situées dans la Sarthe et l'Aisne qui avaient toutes été placées en redressement judiciaire, avec un millier d'emplois en jeu. "On est content qu'il y ait une offre, même s'il y aura de la casse sociale, c'est sûr. On va étudier le dossier avec notre avocat Thomas Hollande", a déclaré Laurent Trudel, délégué syndical CGT à l'usine de Bessé-sur-Braye, dans la Sarthe, et la plus importante des trois avec près de 600 emplois.
Incertitudes pour le site de Château-Thierry
Le groupe THLF pourrait reprendre un peu plus de 400 personnes à Bessé-sur-Braye et environ 210 à l'usine du Bourray, près du Mans, qui compte 310 employés, d'après la même source, qui ignorait en revanche les possibilités de reprise pour celle de Greenfield, à Château-Thierry. "Ce sont des gens connus, c'est un groupe de papetier qui tient la route : ils ont déjà repris et redressé des boîtes, disons qu'on est raisonnablement optimiste", a ajouté le syndicaliste, même si les salariés de l'Aisne restent dans le flou.
Rencontre avec les salariés de chez Greenfield pour préparer les arguments pour défendre l'usine #Greenfield avant la décision du tribunal de Nanterre de mercredi pic.twitter.com/QIrsWUjrSH
— Jacques Krabal (@JKrabal) 2 mars 2019
Lundi matin, une réunion doit avoir lieu à Bercy avec les délégués syndicaux des trois usines menacées, les administrateurs judiciaires et des représentants du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), selon la même source. Le tribunal de commerce de Nanterre devrait rendre sa décision le mercredi 6 mars.
Une réunion d'information du personnel doit ensuite se tenir mardi à Bessé-sur-braye, village de 2 200 habitants à une heure de voiture du Mans, de Tours et de Blois, pour lequel la fermeture de cette usine créée au début du XIXe siècle serait "un tsunami social" d'après plusieurs syndicalistes et employés. Le 28 février, une manifestation pour la défense de l'usine avait attiré 400 personnes dans cette commune de la Sarthe, tandis qu'une précédente le 20 février avait elle réuni environ 500 personnes au Mans.
La direction de Greenfield l'assure : aucun emploi n'a jamais été menacé sur aucun des sites. "Greenfield est très convoité et nous avons plusieurs offres de reprise".