Après avoir dénoncé "l'indifférence voire l'hostilité des élus régionaux et locaux" à son projet Alain Betems, le président de la banque alimentaire de l'Aisne a obtenu une réunion des différents interlocuteurs sous l'égide du préfet de région. Il souhaite réunir 3 millions d'euros de subventions pour poursuivre sa mission dans de bonnes conditions.
Alain Betems ne regrette rien. Début décembre le président de la banque alimentaire de l'Aisne basée à Saint-Quentin n'a pas hésité à mettre en cause les responsables politiques locaux. La région, l'agglomération et la ville de Saint-Quentin en ont fait les frais. Le dirigeant de l'organisme caritatif les accusaient d'être de connivence pour faire échouer son projet. "n'obtenir aucune subvention des collectivités locales et de la région pour construire un nouveau hangar pour la banque alimentaire, ça ne c'est jamais vu en France ! Rien non plus sur la réserve parlementaire du député nous ne comprenons pas". Constate Alain Betems. Pointés du doigt Xavier Bertrand, Frédérique Macarez maire (LR) et présidente de la communauté d'agglomération du Saint-Quentinois.
Une sortie médiatique peu goûtée des intéressés. En réponse Lundi 6 décembre, Frédérique Macarez s'est fendue d'une lettre ouverte. L'élue se dit "stupéfaite" des déclarations d'Alain Betems et rappelle les efforts déjà consentis par l'agglomération Saint-Quentinoise : le don du terrain où s'élève le bâtiment actuel et le rabais accordé sur l'emplacement de la construction à venir. Enfin Frédérique Macarez indique que la banque alimentaire a une vocation départementale. Les termes du courrier sont vifs et l'édile n'hésite pas à menacer Alain Betems de poursuites judiciaires pour ses propos.
Nous sommes le seul territoire de l'Aisne à vous aider et votre seul remerciement est de produire des propos fallacieux
Frédérique MacarezMaire (LR) de Saint-Quentin
Des propos qu'Alain Betems ne renie pas. "Ils ont permis de faire avancer les choses" souffle le responsable associatif. "Ce projet est très important pour mener à bien notre mission. L'entrepôt actuel ne répond plus aux besoins de la banque alimentaire. Avec une hauteur sous plafond limitée à 3 mètres, nous ne pouvons pas aménager les étagères industrielles nécessaires. Actuellement les livraisons s'empilent les unes sur les autres au risque de les endommager". La chaîne du froid n'est pas toujours respectée faute d'installations disponibles" ajoute le président de la banque alimentaire.
L'agglomération de Saint-Quentin a déjà cédé un terrain de 8000 m² sur le parc des autoroutes à un prix avantageux. Reste désormais à construire le futur bâtiment de 2500 m². Une gageure sans le concours des collectivités, il faut réunir prés de 3 millions d'euros.
Une réunion prévue avec le préfet de région
Après L'épreuve de force, Alain Betems semble aujourd'hui plus détendu car une solution se dessine. "J'ai pu m'entretenir par téléphone avec Xavier Bertrand qui m'a appelé, à sa demande le préfet de région va réunir les différents interlocuteurs pour sortir de l'impasse". La date n'est toujours pas fixée mais pour le responsable de l'association caritative son "coup de gueule" n'a pas été vain.
Il caresse désormais l'espoir de déménager ses locaux et offrir de meilleurs conditions aux 35 bénévoles et 8 salariés de la banque alimentaire de l'Aisne. Et tant pis si initialement prévu en 2022 le transfert se fera en 2023 si le projet abouti. L'essentiel est là : chaque année la Banque alimentaire distribue 2,4 millions repas dans le département de l'Aisne. Un chiffre en augmentation de 20 % depuis le début de la pandémie.