Trois policiers ont été reconnus coupables d'homicide involontaire mardi 20 septembre après la mort d'Adama Koumé suite à une interpellation en mars 2015. L'avocat de la défense évoque un possible appel.
Plus de 7 ans après la mort d'Amadou Koumé, la justice vient de se prononcer au tribunal judiciaire de Paris mardi 20 septembre.
Les trois policiers mis en cause dans la mort de cet homme de 33 ans originaire de Saint-Quentin dans l'Aisne en mars 2015 viennent d'être condamnés à 15 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire.
"Un œdème pulmonaire causé par une asphyxie lente"
Pour rappel, le 6 mars 2015, Amadou Koumé avait été interpellé par une équipe de la BAC dans un bar près de la Gare du Nord, dans le 10ème arrondissement de Paris. Son décès avait été constaté au commissariat. D'après l'autopsie, sa mort résultait "d'un œdème pulmonaire causé par une asphyxie lente".
Le major, le brigadier et le gardien de la paix étaient poursuivis pour une clé d'étranglement mal maîtrisée et un usage disproportionné de la force alors que le Saint-Quentinois "ne représentait plus de menaces." Le parquet avait requis un an de prison avec sursis à l'encontre des trois policiers.
Les trois accusés absents lors du délibéré
Le président du tribunal a "regretté que les trois policiers ne soient pas présents pour ce délibéré". Parmi les faits retenus pour établir la culpabilité, il y a "l'utilisation d'une technique dangereuse, la clé d'étranglement, un manque de discernement et de la négligence" puisque "jamais" l'état de santé d'Amadou Koumé n'a été vérifié.
Selon lui, l'interpellation "musclée" de cette personne souffrant de "troubles psychologiques" ne "justifiait pas cette succession de manquements". L'un des avocats de la défense a fait part de sa "déception" mais n'a pas souhaité s'exprimer, évoquant un "appel possible".
"C'est une victoire pour nous"
Du côté de la famille, c'est "une victoire". Ils se disent "contents" que les trois policiers soient reconnus coupables. "La première fois que j'ai eu les policiers, ils m'ont dit que c'était un malaise, donc si on était resté au malaise, il serait parti comme ça et on n'aurait jamais su la vérité", explique Haby, la sœur d'Amadou Koumé.
Malgré tout, la famille "savait d'avance" qu'il n'y allait pas avoir de prison ferme, "donc 15 mois avec sursis ou deux mois avec sursis, ça ne change rien, mais c'est déjà bien".
Ils vont peut-être plus faire attention la prochaine fois ? C'est ce qu'il faut se dire aussi. Parce que malheureusement, après mon frère, il y a eu encore beaucoup de décès.
Haby, soeur d'Amadou Koumé
Quant à la perspective d'un possible appel, elle est ferme : ni elle, ni sa famille, ne seront présents. "C'est déjà très difficile, mes parents sont là et c'était très dur, très éprouvant, donc s'il y a appel, on en restera là, et puis c'est tout", conclut-elle en ajoutant : "moi, ça me ramènera pas mon frère".