Ce mardi 1er octobre, le Saint-Quentin Basket-Ball (SQBB) affronte le Kolossos de Rhodes lors du premier match de poule de Ligue des champions de basket. Saint-Quentin n'avait pas disputé de match de Coupe d'Europe depuis 1991 face au Panathinaikos. José Ruiz, l'entraîneur de l'époque, se souvient de ce moment mémorable.
33 ans. Cela faisait 33 ans que le Saint-Quentin Basket-Ball (SQBB) n'avait pas disputé un match de Coupe d'Europe. Les derniers remontent aux 2 et 9 octobre 1991. À l'époque, Saint-Quentin tente de remporter la Coupe Korac lors d'une rencontre en aller-retour face à un colosse d'Europe, le Panathinaikos.
"Ça reste l'un des souvenirs qui m'a marqué d'abord parce que c'était le premier grand évènement. Et c'était une époque où on était dans la passion de la technique, de la stratégie, du fonctionnement et de la dynamique de groupe pour trouver une solution face à un grand", se souvient José Ruiz, entraîneur du SQBB en 1991.
"C'était la découverte de ce monde un peu privilégié, du très très haut niveau. Le Panathinaikos c'est quand même pas n'importe quoi, même si, eux, démarraient. Mais ils démarraient avec d'autres armes que nous", souligne-t-il.
"Un coup de poker stratégique"
Le match aller se déroule comme dans un rêve. Saint-Quentin mène les débats et va compter jusqu'à 15 points d'avance. Les Grecs n'arrivent pas à trouver la clé. "Ils nous ont pris un peu de haut" mais "on a réussi à rester dans le match", observe José Ruiz.
L'ancien entraîneur se remémore ce match d'anthologie. "Quand on arrive à la fin du match, l'ensemble de l'équipe est concentrée, attentive et déjà très contente d'avoir réussi l'exploit de garder pied dans une rencontre comme ça", raconte-t-il.
Le SQBB tente alors ce qu'on appelle "une double boîte" et ce que José Ruiz qualifie de "coup de poker stratégique". "C'est une défense dans laquelle on sert beaucoup plus certaines personnes que d'autres, explique-t-il. Je pense que ça, c'était inattendu pour eux et ils ont complétement déjoués dans les dernières minutes pour venir mourir dans une défaite qu'ils n'attendaient absolument pas", analyse l'ancien entraîneur.
Côté tribunes, le public est alors au diapason de son équipe. Le Palais des Sports est plein à craquer. Cette ambiance, unique, fait l'âme du club. "C'est une énergie positive. Je pense que cette énergie, les joueurs la perçoivent. Et quand ils se sentent soutenus, qu'ils sentent qu'on attend d'eux des choses, ils se subliment et je pense que c'est ce qui se passe à Saint-Quentin et ça continue encore aujourd'hui", estime José Ruiz.
Un match retour frustrant
Ce 2 octobre 1991, Saint-Quentin s'impose de 12 points. La victoire est historique et encourageante avant le match retour. Mais en Grèce, l'Odyssée tourne au cauchemar. Dans une ambiance hostile, le SQBB tient le choc mais, à quelques secondes de la fin du match, le Panathinaikos grignote les quelques points qu'il lui faut pour se qualifier. Score final : 77-52. Athènes s'impose de 15 points. Saint-Quentin est éliminé.
"On était en passe de créer la surprise chez eux", pointe José Ruiz. Sur la fin du match, il s'est passé quelque chose "d'un peu lunaire" selon lui. "Il y avait une pression gigantesque sur les arbitres. [...] C'était très tendu. La victoire pouvait être de notre côté, mais dès que l'équipe adverse est passée à un point devant, le public a inondé le terrain, le match a été arrêté avant la fin. Et à l'époque, nos institutions internationales n'étaient peut-être pas ce qu'elles sont aujourd'hui." Pour José Luiz, cette défaite est "un grand regret" sur le moment.
Quand on sue des gouttes, quand on a de la douleur, qu'on travaille et qu'on gagne, on est récompensés. Quand la victoire vous échappe comme ça, la frustration, on ne peut pas l'empêcher
José Ruiz, entraîneur du SQBB en 1991
Plus de trois décennies plus tard, le SQBB a su garder "un esprit de guerrier." Et José Ruiz croit en cette équipe et en Julien Mahé, "un jeune entraîneur de grand talent". Reste au SQBB à écrire une autre fin à cette nouvelle page de l'histoire du club.