Jeudi 1er décembre, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité une proposition de loi de Julien Dive, député Les Républicains de l'Aisne. Avec cette mesure, dans quatre ans, les retraites des non-salariés agricoles devraient être calculées sur leurs 25 meilleures années et non plus sur l'ensemble de leur carrière.
La profession agricole attendait depuis longtemps un changement du calcul de leurs retraites. C'est chose faite, ce jeudi 1er décembre : l'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité et dès sa première lecture, une proposition de loi qui va dans ce sens.
À partir de 2026, pour les non-salariés agricoles, la retraite de base sera calculée sur "les seules vingt-cinq meilleures années" de revenus et non plus sur toute la carrière.
Un député picard porteur de la proposition
À l'origine de cette proposition de loi : Julien Dive, député Les Républicains de la 2e circonscription de l'Aisne.
Bien qu'élu de l'opposition, le parlementaire de Saint-Quentin avait réussi à obtenir un accord de la majorité, au terme d'âpres négociations politiques. Ce jeudi 1er décembre, sa proposition de loi a même été votée à l'unanimité.
"Qu'importe leurs groupes politiques, mes collègues ont été convaincus. 238 députés ont voté pour, ce n'est pas rien ! On a franchi une étape, c'est de bon augure", a-t-il réagi.
400 000 à 500 000 agriculteurs concernés
Selon le député, 400 000 à 500 000 non-salariés agricoles (chefs d'exploitation ou conjoints collaborateurs) seraient concernés par cette mesure. "Cela va du petit éleveur qui galère, au viticulteur de Champagne ou du Beaujolais", détaille-t-il.
Les non-salariés agricoles touchent en moyenne 600 euros de moins par mois qu'un salarié du régime général.
Julien Diveà France 3 Hauts-de-France
Les chefs d'exploitation, par exemple, touchent en moyenne 1 079 euros bruts de retraite, pour une carrière complète (hors réversion), selon la Mutuelle sociale agricole (MSA).
C'est un "terrible aveu d'échec de notre système d'assurance vieillesse" pour une profession aux "conditions de travail contraignantes", a expliqué Julien Dive lors de l'ouverture des débats, jeudi 1er décembre, à l'Assemblée nationale.
Avant de rappeler que "deux tiers des agriculteurs ne partent pas plus de trois jours consécutifs en vacances par an."
Une mesure saluée par les syndicats
Du côté des syndicats agricoles, tous saluent une mesure qui pourrait redonner de l'attractivité à leur profession. "Ça devrait amener 300 à 400 euros par mois en plus", estime Marcel Decorte, président de la Section des anciens exploitants agricoles de l'Aisne.
Après son adoption à l'Assemblée nationale, le texte va être transmis au Sénat, à majorité de droite. "Maintenant, je vais pousser pour que cela soit rapidement inscrit à l'ordre du jour", conclut Julien Dive.