Plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues de Saint-Quentin pour rendre hommage à Luis, adolescent de 12 ans retrouvé mort dans son lit en début de semaine.
Luis, un collégien de l'établissement Gabriel Hanotaux de Saint-Quentin, a été retrouvé mort dans son lit ce mardi 12 décembre. Une plainte pour harcèlement aurait été déposée par ses parents la veille, lundi.
En réaction au choc qu'a provoqué ce drame, les épreuves du brevet blanc prévues du 13 au 15 décembre ont été annulées. Une cellule psychologique a aussi été mise en place pour trois jours.
"Ça a été une nouvelle terrible à apprendre"
En plus des nombreux hommages devant le collège depuis la disparition de Luis, une marche blanche a été organisée ce samedi 16 décembre. L'émotion y était vive pour les centaines de personnes venues sur place.
C'est une maman d'élève qui a décidé d'organiser cette marche "tout simplement parce que Luis, on le connaît depuis tout petit, sa disparition a été une nouvelle terrible, ça nous tenait à cœur de lui faire cet au revoir pour nous, les mamans de ses amis, et ses amis. C'est l'hommage qu'il méritait". Elle décrit "un garçon plein de vie, aimé de beaucoup de monde".
Deux jeunes étaient également présents. "Je le connaissais depuis qu'il était petit, vu que j'étais à l'école avec son grand frère", lance le premier, qui a appris la nouvelle mardi soir sur Facebook. "Ça me tenait à cœur d'être ici parce que ce n'est pas normal, ces choses-là ne devraient pas se passer comme ça, c'est une injustice".
Le second était présent pour "sa famille" et "son frère que je connaissais". Pour lui, assister à la marche relevait du devoir "envers un ami et envers une famille qui a perdu un proche", explique-t-il.
"Il faut stopper le harcèlement"
Une amie de la famille qui a grandi avec le père de Luis s'est déplacée pour apporter son soutien. "Il ne méritait pas ça, il avait toute sa vie devant lui. Le harcèlement, ça ne devrait plus exister. Il faudrait faire quelque chose, il faut que l'Etat se bouge", affirme-t-elle.
Elle observe que "beaucoup de monde, d'ados, d'enfants" risquent de "passer à l'acte s'il n'y a rien qui bouge, il faut que ça cesse, il faut stopper le harcèlement". Selon elle, les harceleurs doivent se mettre à la place "de tous ces jeunes, qu'ils se disent que ça peut être leur frère, leur cousin, quelqu'un de leur famille".
"Il y en a marre que les jeunes se fichent en l'air, ils ont toute la vie devant eux", regrette-t-elle avant d'ajouter : "je compatis énormément avec ses parents, et petit Luis, j'espère que tu reposes bien en paix".
Les jeunes victimes de harcèlement scolaire et les familles peuvent contacter le 3018. Le numéro de téléphone est gratuit.
Avec Paul Thiry / FTV