Soutenir les commerces de centre ville est une priorité pour de nombreuses communes. A Soissons, les propriétaires de locaux commerciaux vides depuis plus de deux ans seront taxés à partir de janvier.
Trop de rideaux baissés. Un cœur de ville qui se vide. Ce constat, la ville de Soissons ne s’y résout pas et a décidé de mettre en place une taxe à destination des propriétaires de locaux commerciaux inoccupés depuis plus de deux ans. « On a mis en place ce dispositif en 2016, expose Alain Crémont, maire (DVD) de Soissons. Il va s’appliquer au 1er janvier 2019. C’est 20% la première année, 30% la troisième et 40% la quatrième. »
Toucher les propriétaires au porte-monnaie pour les forcer à aligner leur loyer sur le prix du marché : avec cette mesure, la mairie compte revitaliser son centre-ville tout en apportant un coup de pouce aux commerçants, parfois étouffés financièrement. « On a trouvé que c’était une bonne mesure qui permettait de maintenir certaines activités, approuve Olivier Gojo-Derasse, président des boutiques de Clovis, que d’autres commerçants puissent s’installer avec un loyer correct, et que les commerces tiennent dans le temps. »
Toujours dans l’Aisne, Saint-Quentin a été l’une des premières communes à expérimenter la mesure. La taxe y est appliquée depuis trois ans. Les loyers des commerces, eux, y ont baissé d’environ 30%. « Rue Emile Zola, il y a encore six mois on était à 12 commerces vacants, rappelle Hervé Halle, président des boutiques saint-quentinoises. Cet été, beaucoup de propriétaires ont baissé leur loyer. Aujourd’hui, six ont été repris ou sont en cours de reprise. Donc pour moi c’est une très bonne initiative. »
Face à la double concurrence d’internet et au développement des zones commerciales, la protection des boutiques de centre-ville est devenu une priorité pour certaines municipalités. Saint-Quentin et son agglomération ont ainsi décidé d’accompagner les mesures à destination des propriétaires d’une baisse de 10% de leur part de taxe foncière sur les commerces.