À Soissons, le projet d'implantation de l'entreprise Rockwool est loin de faire l'unanimité. Les opposants à l'implantation du géant danois, spécialiste de la laine de roche, dénoncent la pollution que générerait le projet industriel s'il s'installe comme prévu à Courmelles dans l'Aisne.
Leurs revendications n'ont pas changé. Près de 600 habitants du Soissonnais ont battu le pavé de la ville sous-préfecture de l'Aisne samedi 1er octobre pour s'opposer à l'installation de Rockwool à Courmelles, au sud immédiat de Soissons.
Selon ces manifestants, l'installation du fabricant danois de laine de roche, matériau isolant, sur la zone industrielle du Plateau, pourrait engendrer des problèmes sanitaires et écologiques. La préfecture a donné au printemps 2022 sont feu vert pour exploiter la future usine, malgré l'avis négatif du rapporteur de l'enquête publique.
Un "projet funeste"
Les manifestants sont plus nombreux qu'à la dernière mobilisation en mai 2022. "Quand on constate les dégâts que ça génère dans les autres villes françaises, c'est inquiétant. Il va y avoir des émissions [de produits toxiques, NDLR] jusqu'à 20 kilomètres autour de Soissons," confie un jeune homme dans le cortège. "En tant que médecin, je suis très préoccupée par la pollution que ça va engendrer," glisse une autre opposante.
"Le permis de construire n'est pas accordé. Nous sommes devant les tribunaux et on va faire ce qu'il faut pour que la justice soit rendue et que la voix du peuple soit entendue. C'est un projet funeste !" tempête Nicole Gastel, membre de l'association Qualit'Aisne.
Plus d'une centaine d'emplois
De l'autre côté, les partisans du projet industriel font valoir la création de plus de 130 emplois directs et indirects dans le Soissonnais. L'usine de Courmelles pourrait produire 80 000 tonnes de laine de roche par an.
Mais pour les opposants politiques, de meilleures alternatives existent. "On sait très bien qu'il y a d'autres solutions, notamment les matériaux biosourcés comme le lin, le chanvre qui existent, à Saint-Quentin à juste quelques kilomètres, propose Julien Poix, conseiller régional (LFI). On ne comprend pas cet aveuglement malgré la mobilisation populaire."
L'implantation du groupe danois, qui s'est porté acquéreur du terrain du futur site à Courmelles, est toujours en suspens. Quatre procédures judiciaires lancées par des opposants sont encore en cours.