Disparition mystérieuse de vaches. Un éleveur ulcéré par la perte de ses bêtes : "c'est pour gagner de l'argent sur mon dos"

Didier Doloy, un agriculteur basé à Vauxaillon dans l'Aisne, est confronté à la disparition de certaines de ses vaches en l'espace de quelques mois. Malgré ses efforts et le soutien de la gendarmerie, il ignore l'origine de ses pertes et déplore ce qu'il estime être un vol.

Le casse-tête est sans fin pour Didier Doloy, éleveur de vaches. Basé à la ferme de Moisy, à Vauxaillon dans l'Aisne, il constate la disparition de certaines de ses vaches depuis plusieurs semaines. Des faits qui se déroulent souvent en pleine nuit, sans aucune explication. 

"Je n'avais jamais compté mes bêtes et je ne vais pas passer ma vie à le faire"

Il perd une première bête au moment du Covid. En juin, même découverte avec la disparition d'un jeune broutard de neuf mois. Puis l'éleveur perd la trace d'une de ses vaches pleines, trois mois plus tard. Toujours sans aucune effraction.

"On a changé de pâture, et en les comptant, on s'est aperçu qu'il manquait une vache. On a cherché dans tous les endroits possibles" développe-t-il au milieu de ses vaches. "Je n'avais jamais compté mes bêtes et je ne vais pas passer ma vie à le faire."

Il assure "avoir tout fait, tout passé au peigne fin". Sans aucun résultat. "Une bête peut mourir à un endroit, mais il y aurait un peu d'os. Là, il n'y a rien du tout !" peste-t-il. L'appui de la gendarmerie après le dépôt de trois plaintes n'y a rien fait. Tout comme les nombreux appels auprès de son assurance.

"Je n'ai jamais vu ça. Des disparitions comme celles-là, je n'ai jamais vu" ressasse-t-il. Interrogé sur les potentielles explications de ces disparitions, il invoque l'acharnement. "Mon hypothèse ? C'est le vol, ce n'est pas un malheureux qui a fait ça, c'est un professionnel, qui n'arrive pas comme ça à l'improviste. C'est mesuré : une bête comme ça, on ne l'emmène pas dans une brouette, il faut être équipé et bien savoir où l'on va passer." estime-t-il. "C'est pour gagner de l'argent sur mon dos. Ils n'ont pas besoin de toucher à ce que je fais."

Le préjudice est conséquent pour l'éleveur. Un kilo valant un peu plus de 4 €, la dernière perte de la vache pleine, qui pèse 700 à 800 kg, représente donc plus de 2 000 € de manque à gagner. "On est impuissant, énervé. Cela a ses limites" répète-t-il.

Pas un cas isolé

Philippe Meurs est président de l'Union des syndicats agricoles de l'Aisne. Il assure que la mésaventure de Didier Doloy n'est pas un cas isolé. "C'est un nouveau phénomène. On est soumis à ces vols et nos exploitations ne peuvent pas être des forteresses" lance-t-il.

"Jusqu'à présent, c'était de l'abattage. Aujourd'hui, c'est du vol et c'est un grade supplémentaire." Positionné aux abords d'un troupeau, il se justifie lorsqu'un chien déboule et provoque un attroupement des vaches. "Regardez, quelqu'un qui rentre dans la pâture peut vite inquiéter."

Didier Doloy et sa femme ont peut-être trouvé une parade pour tenter de limiter les vols. À l'aide d'une application qui permet de gérer et surtout de compter leur troupeau, notamment au moment des changements de pâturages, ils espèrent préserver leurs bêtes. Sans aucune certitude pour l'instant.

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