La Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts ouvre ses portes : "c'est un lieu de divertissement et de sérieux"

La Cité internationale de la langue française est inaugurée à partir de ce lundi 30 octobre pour 10 jours de festivités. Ce lieu unique en son genre célèbre les langues françaises aussi bien en France qu'aux quatre coins du monde.

Il y a encore quelques années, le château de Villers-Cotterêts était à l'abandon. Difficile de croire qu'il accueille désormais en son sein la Cité internationale de la langue française. C'est pourtant bien le cas.

Avec ses 1200 m2, ses 15 salles, 62 dispositifs interactifs et une centaine de pièces de collection, ce lieu unique en son genre offre une expérience immersive dans la langue française, mais aussi au coeur des langues françaises parlées aux quatre coins du monde.

"Une fête foraine de la langue"

Première étape, la salle des mosaïques. Cette pièce atypique contient plusieurs écrans, des voix avec "des francophones du monde entier qui racontent ce qu'est leur langue", explique Paul Rondin, le directeur de la Cité internationale de la langue française. Il souligne que "la langue française, ce n'est pas une langue" mais "des langues françaises" et des "cultures francophones".

Le directeur cite le président de la République, Emmanuel Macron, qui explique que "le français n'appartient pas aux seuls Français, à la France, il appartient au monde entier", et c'est bien ce que l'on voit dans le parcours. "On va pouvoir découvrir à quel point la langue française peut nous emmener loin", se réjouit-il.

Je crois que c’est le seul endroit où vous pourrez entendre les 72 langues régionales qui existent sur notre territoire.

Paul Rondin, directeur de la Cité internationale de la langue française

Un tableau mis en place montre la migration et le déplacement des mots français dans d'autres langues, sans oublier les mots qui ont été accueillis par le français. "Bref, c'est une langue d'hospitalité et tout ce parcours est dédié à l'hospitalité de la langue", précise Paul Rondin.

Mais pour arriver à ce résultat et ce parcours, des choix ont dû être réalisés. "L'idée c'était : comment peut-on rendre visitable quelque chose de tout à fait immatériel ? La langue, c'est immatériel, c'est certes des sons, des mots imprimés, mais c'est une abstraction quand même".

S'amuser avec la langue française

Au cours des cinq dernières années, un comité scientifique s’est réuni avec des contributeurs du monde entier qui ont "apporté leur savoir, leurs idées". Un commissariat a coordonné l'invention du parcours et de la scénographie "parce que ça compte beaucoup, c'est un lieu de divertissement", détaille Paul Rondin.

Le défi résidait également dans la mise en place d'un "équipement culturel novateur" qui laisse place à l'amusement pour une langue qu'on associe souvent aux fautes d'orthographe. Mais le directeur en est convaincu : on peut trouver du plaisir dans la langue qu'on entend, qu'on parle et qu'on écrit.

Autre lieu important de la Cité, la salle de jeux avec ses écrans tactiles. On peut y apprendre des phrases en français belge ou polynésien, jouer avec les grands auteurs de la littérature classique, apprendre les différences qu'un mot peut avoir d'une région à l'autre. Avec toutes ces activités ludiques, les organisateurs veulent que les visiteurs de tous les âges puissent s'instruire en s'amusant.

Tout le parcours est ludique, tout le parcours est joyeux et à portée d’enfants comme d’adultes. Le sérieux n’empêche pas de jouer. Au contraire, on joue avec le sérieux de la langue, on s’en amuse.

Paul Rondin, directeur de la Cité internationale de la langue française

En somme, ce lieu se veut accessible à toutes et tous. "Je considère que le peuple est intelligent, que l'exigence est populaire et qu'il n'y a pour cela aucun problème à être exigeant pour le grand public et en direction du grand public", conclut Paul Rondin.

Un cadre idyllique 

La Cité internationale de la francophonie est abritée par le château de François 1er qui a été entièrement restauré après des années passées à l'abandon. "On peut dire que le sauvetage du château de Villers-Cotterêts était un défi parce que nous sommes sur 23 000 m2 de monument historique qui était dans un état sanitaire alarmant", rappelle Xavier Bailly, directeur délégué.

Retardée par la crise Covid, la restauration s'est faite à un rythme soutenu et l'ouverture a pu être tenue grace à une équipe "qui a travaillé avec l'ensemble des partenaires à l'échelle locale, régionale, nationale et au-delà". Cette ouverture est pour lui "une forme de célébration" et de commencement.

Les visiteurs pourront se promener dans "un lieu de patrimoine qui fait rêver" avec ses "façades éblouissantes", ses décors intérieurs et ses "trois chefs-d’œuvre : l'escalier du roi, l'escalier de la reine et la chapelle" qui constituent les étapes principales du parcours.

L'ancrage territorial, quant à lui, "est un défi depuis le début" puisqu'avant même le démarrage de la restauration, une équipe travaillait sur place avec des partenaires locaux. "Nous poursuivons ces partenariats, nous travaillons avec l'ensemble des acteurs de la culture locale et bien sûr, les collectivités qui, elles-mêmes, ont compétence en la matière", ajoute Xavier Bailly.

Dix jours de festivités ont lieu à l’occasion de cette inauguration et une intense programmation culturelle est prévue toute l'année.

Avec Rémi Vivenot / FTV

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité