Trois mois après leur ouverture, les Bains du Lac, situés à Mercin-et-Vaux (Aisne), rencontrent déjà un beau succès auprès du public soissonnais. Les clubs sportifs, eux, craignent que le changement se face au détriment de leur pratique.
"Un plaisir pour le plus grand nombre", selon les termes de Jean-Marie Carré, président du Grand Soissons. Avec 18.500 entrées en trois mois - soit presque trois fois plus que dans l'ancien complexe -, les Bains du Lac ont rapidement su trouver leur public. Mais les associations sportives qui exerçaient leurs activités dans l'ancienne piscine ont bien peur de ne pouvoir en profiter. Alors que les tractations se poursuivent autour de la convention d'utilisation du complexe sportif, ouvert en mars dernier, elles craignent de voir leur existence remise en cause.
Inauguration du splendide complexe aquatique : Les bains du lac @grandsoissons pic.twitter.com/XLXDdOrrZ5
— Benoit Wiart (@wiartbenoit) 30 mars 2018
En tête de leurs préoccupations, la réduction des plages horaires dédiées dans les bassins. Auparavant, les 130 licenciés du club de natation sportive de Soissons bénéficiaient gratuitement d'horaires exclusivement réservés. "Là, on baisse de 60%, se désole Stéphane Prioux, son président. Auparavant, on avait 77 heures de lignes de bassin et là on arrive à 29 heures. On ne peut pas faire nager plusieurs groupes donc on n’aura plus de groupe compétition sur Soissons."
Une délicate cohabitation
Au-delà du confort pour la pratique, c'est à présent sur leur pérennité que les associations s'interrogent. « Si on reste sur les créneaux proposés par la communauté de communes, c’est 13 heures pour deux employés, s'inquiète Mohamed Achour Talet, entraîneur. C’est impossible à faire donc il y aura probablement le licenciement de l’un des entraîneurs. »
Au coeur du débat, le partage des bassins entre pratique sportive et détente du public. « La musique, c’est compliqué, détaille Christelle Lambert, présidente du club de natation synchronisée de Soissons. Ça gène visiblement le public. Je n’ai pas non plus le bord du bassin, contrairement au départ. Ce qui fait que tout ce qui est figures imposées où elles doivent travailler leur cambré avec le bord, ce n’est pas possible. »
L'agglomération du Soissonnais n'a pas pu donner suite à nos demandes d'interview dans le contexte du reportage, mais évoque notamment des contraintes de gardiennage et de traitement des eaux pour justifier la limitation de la disponibilité horaire du nouvel équipement. Elle doit également amortir le coût du complexe, payé 23 millions d'euros.