Un incendie ravage l'entrepôt d'un ESAT qui accueille des travailleurs en situation de handicap à Soissons

Vers 23h, mardi 4 juillet, un incendie s'est déclaré dans les locaux de l'ESAT des Berges de l'Aisne à Soissons, structure qui accueille des travailleurs en situation de handicap mental. L'entrepôt qui servait de stockage et de garage pour cet établissement a été ravagé par les flammes.

Les sapeurs-pompiers de l'Aisne sont intervenus aux alentours de 23 heures, mardi 4 juillet. Alors qu'un orage était en train de s'abattre à Soissons, un incendie s'est déclaré dans les locaux de l'ESAT des Berges de l'Aisne, une structure gérée par l'APEI de Soissons qui accueille des travailleurs en situation de handicap mental.

1 500 m² dévastés

Le bâtiment s’est rapidement embrasé à la surprise du voisinage. "J'étais en train de dormir, j'ai entendu du bruit, ça pétait dans tous les sens. Quand j'ai regardé par la fenêtre, j'ai vu des flammes et j'ai vu que c'était ce bâtiment-là", décrit un riverain.

La structure s’est effondrée partiellement sous l’action de la chaleur. L’entrepôt servait de stockage et de garage pour cet établissement d’aide par le travail. "C'est du conditionnement avec des travailleurs handicapés, ils dépalettisent des cartons et ils en créent d'autres. Donc c'est principalement un entrepôt de cartons", explique Nicolas Delavenne, qui travaille à l'APEI de Soissons.

Au total, 1 500 m² sont dévastés. "Tout le stockage a brûlé, confirme-t-il, après l'atelier de conditionnement ne serait pas touché, il y a aussi le restaurant pédagogique et la cuisine centrale, qui étaient neufs, qui ne sont pas touchés."

"C'est 100 salariés handicapés qui ne vont pas avoir de boulot demain"

Le vent et la pluie n'ont pas facilité le travail des pompiers. D’importants moyens ont convergé de tout le sud du département. Une soixantaine d’hommes ont lutté pour éviter la propagation des flammes. "La partie principale qui est en feu concerne des véhicules de stockage, palettes, cartons, sur lesquels on est en train de prendre en tenaille l'incendie, mais les conditions météo ne sont pas aidantes", confiait lors de l'intervention le colonel Fabien Didier, directeur du SDIS de l'Aisne.

Une partie des véhicules a pu être sauvegardée, mais c’est un coup dur pour l’établissement. Il emploie 163 travailleurs handicapés et 25 administratifs. "Je suis dépité, c'est 100 salariés handicapés qui ne vont pas avoir de boulot demain, qui vont être au chômage. C'est important pour nous et pour eux, c'est une grosse entreprise, c'est toujours malheureux", confie Nicolas Delavenne. "Il va falloir les rassurer, les voir tous et leur expliquer la situation, pour l'instant, on est sous le choc", complète Jean-Louis Hulin, responsable d'atelier au sein de l'ESAT.

La série noire

L’origine de l’incendie n’est pas connue à ce stade. Certains témoins évoquent l’effet de la foudre. Ce nouveau sinistre a des airs de série noire à Soissons après l’important incendie d’une boulangerie il y a dix jours en centre-ville. "Entre le feu de quartier à Soissons dimanche dernier, comme partout en France, les violences urbaines qui ont touché Laon, Soissons, Saint-Quentin et maintenant ce feu d'entrepôt, clairement, on est mis à l'épreuve", confirme le directeur du SDIS 02. 

Le maire de Soissons s'est exprimé également sur cette "série noire" dans un post de Facebook : "J’adresse mes pensées et mon soutien le plus total au personnel de l’association. La ville se mobilise et a mis en place une cellule d’écoute psychologique à l’espace Simone Veil pour les accompagner au maximum dans cette épreuve."

Il indique par ailleurs que "des mesures de toxicité de l’air ont été réalisées. Les résultats sont négatifs et relèvent une absence de risque pour la population. Une équipe aquatique et de risque technologique a également été déployée pour une reconnaissance sur la rivière parallèle à l’entrepôt. Les analyses montrent l’absence d’impact sur l’eau, la faune et la flore."