Deux jours après l’incendie survenu rue Saint-Martin à Soissons (Aisne), dimanche 25 juin, un périmètre de sécurité est toujours en place. Une situation qui impacte de nombreux commerçants.
"Une intervention d'ampleur". Voilà comment le Lieutenant-Colonel Pascal Lebrun, chef de groupement territorial Aisne et Marne, qualifie cette opération.
Dimanche 25 juin, dans l’après-midi, un feu s’est déclaré au niveau d'une boulangerie de la rue Saint-Martin, au cœur du centre-ville de Soissons. Plus d’une centaine de sapeurs-pompiers et une quarantaine d’engins ont été mobilisés.
Malgré l'intervention des pompiers, quatre immeubles mitoyens ont été touchés, dont des commerces.
Un dispositif maintenu jour et nuit
Deux jours après, une vingtaine de sapeurs-pompiers, dont des spécialistes en sauvetage et déblaiement, restent sur place. Des drones survolent régulièrement la zone et un télémètre laser, placé sur la façade d'un immeuble rongé par les flammes, indique si cette dernière bouge.
"On ne peut pas passer "feu éteint" car on ne peut pas déblayer du fait de la menace de ruine du bâtiment donc on arrose par intermittence les foyers résiduels", explique le Lieutenant-Colonel Pascal Lebrun.
Ça brûle encore sur certaines poutres qui sont sous les gravats. Quand les fumées réapparaissent, on renvoie de l’eau mais nous ne sommes pas aussi efficaces que l’on désirerait. Si on arrivait à approcher, on pourrait éteindre plus rapidement.
Lieutenant-Colonel Pascal LebrunChef de groupement territorial Aisne et Marne
Des opérations sur plusieurs jours
"Tant qu’il y a un risque d’effondrement de cette façade, nous ne pourrons pas rouvrir totalement cette rue Saint-Martin", affirme Alain Crémont, maire de Soissons. "On est dans un véritable goulot d’étranglement", estime l’édile, soulignant que la période des soldes commence ce mercredi.
Seule une organisation particulière permettra de lever le périmètre : "Nous avons fait un référé auprès du président du tribunal de grande instance pour nous autoriser à démolir cette façade qui risque à tout moment de s’effondrer. On parle même de déconstruction car cela va se faire pierre par pierre."
L'édile espère que cette déconstruction sera terminée en fin de semaine.
Quelles conséquences pour les commerçants ?
"Je suis un peu démunie face à cette situation. Il y a beaucoup de dégâts", confie Muriel Poirrier-Blot, commerçante sinistrée qui détient une brûlerie, à côté de l'immeuble où l'incendie s'est déclaré.
"Maintenant il faut se reconstruire et être solidaires entre commerçants [...] C’est assez difficile pour des entreprises indépendantes comme les nôtres, dans la conjoncture actuelle", conclut-elle.
Si le reste de la rue Saint-Martin est accessible, les passants s'y font rares, au désespoir des commerçants qui peuvent rester ouverts.
Je n’ai plus internet, pas de clients et beaucoup d’annulations à l’institut.
Véronique JacquesCommerçante
"On va perdre énormément de chiffres, sachant que demain c’est le premier jour des soldes… Mais on va faire avec", confie Allison Hutellier, bijoutière, qui ne pense pas pouvoir bénéficier d’aide de la part de son assurance.
Ce mardi 27 juin, en milieu de journée, la rue a été partiellement rouverte aux véhicules. Une réunion d’informations doit avoir lieu demain, en mairie. Quant aux pompiers, ils pourraient rester sur place jusqu'à jeudi ou vendredi.