À Homblières, une commune d’un peu moins de 1 500 habitants, située à côté de Saint-Quentin dans l'Aisne, 150 à 200 arbres ont été abattus. La mairie, qui évoque une action de curage de l'étang, fait face à la fronde d’une association environnementale.
Peupliers, aulnes, frênes, 150 à 200 arbres sont au sol. Tous ont été abattus. Une aberration pour ce défenseur de l'environnement. "On voit que tous les arbres qui sont ici, sont des arbres en bon état, montre Jean-Robert Boutreux, président de l'association Vie, pays, environnement. Avant, c'était un bois superbe, apprécié des habitants."
Tout commence lorsque la mairie, qui gère ce bois, décide de curer l'étang : pour faire passer les engins de chantier, elle autorise la coupe de dizaine d'arbres. "Par facilité, on coupe des arbres et ça, ce n'est pas admissible. En plus, les animaux, les oiseaux, les écureuils avaient trouvé refuge ici. Une vie de biodiversité qui a disparu", s'indigne-t-il.
Des travaux indispensables selon la mairie
Si la municipalité reconnaît elle-même avoir été surprise par l'ampleur de la coupe, elle assure que les travaux étaient indispensables. "L'étang n'a pas été curé depuis des années, il est très sale. Les inondations ont eu un impact sur les résidences et donc dans un premier temps, on a fait nettoyer le drain qui passait sous le terrain de football, ensuite, on a nettoyé et fait réaménager un fossé et la dernière partie, c'était le curage de l'étang", détaille Francine Gomel, maire (SE) de Homblières.
En une année, dix riverains ont été sinistrés, soit par des chutes d'arbres, soit par des inondations liées à l'étang. "Quoi faire ? Les gens étaient là toutes les semaines à la mairie pour nous dire : qu'est-ce que vous faites ? Pourquoi cela n'avance pas ? Vous n'allez rien faire. Donc, on a pris cette décision", explique Michel Dubois, le premier adjoint à la mairie.
De nouvelles essences à la place
L'association dénonce également la méthode : avant les travaux, les élus ont abordé le dossier lors d'une réunion et non pas lors d'un conseil municipal. La préfecture n'a également pas été avertie. "On ne l'a pas fait, c'est sûr, c'est là, peut-être qu'on a fait une erreur, reconnaît Francine Gomel, mais je sais que la délibération n'était pas forcément nécessaire, c'est un bois communal. Je ne peux pas vous en dire plus."
Le chantier devrait se terminer durant le mois de novembre. La municipalité assure qu'elle compte reboiser avec des essences plus adaptées. "Je veux rassurer les gens, on ne va pas bétonner. Notre but n'était pas de couper des arbres pour couper des arbres, notre but était d'aménager et de mettre en sécurité les lieux. On va se rapprocher des personnes compétentes pour nous conseiller sur les nouvelles essences qu'on peut mettre."
L'association, quant à elle, réfléchit à saisir le tribunal administratif.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV