La récolte des glands se déroule en ce moment dans huit forêts domaniales dont celle du parc Saint-Quentin dans l'Oise. Des ramasseurs venus d’une association d’insertion se joignent à l’effort. Sous l’égide de l’ONF, ils récoltent les meilleurs spécimens, indispensables pour régénérer la forêt face aux défis climatiques.
"Ça, c'est bon, tu peux ramasser, après les fendus comme ça il faut éviter. Pas les fendus si possible, sinon c'est du bon boulot", conseille Christophe Lefèvre, technicien forestier à l'Office National des Forêts (ONF), à un ramasseur de glands dans la forêt domaniale du parc Saint-Quentin dans l'Oise.
Il faut faire vite, les glands germent très rapidement. C’est d’ailleurs ce qui marque la fin de la glandée, et cette année, elle s’annonce très bonne. "L’objectif cette année sur le parc de Saint-Quentin, c'est 8 000 litres. Je pense qu’on peut les faire, là, on est à 1 100 litres depuis le début de la semaine, après ce qui nous manque, c'est la main d’œuvre", indique Christophe Lefèvre.
Difficile en effet de trouver une main d’œuvre qualifiée : la récolte des glands n’est pas mécanisée et le travail n’est pas de tout repos comme nous le confie un ramasseur en contrat d’insertion. "C'est un peu dur... Aujourd'hui c'est bien parce qu'il n'y a pas de pluie. C'est la deuxième fois pour moi, mais c'est difficile. Des fois, tu regardes que les glands, après, tu ne sais pas où tu es.… On perd les sacs, les seaux…"
"On a une accélération du dépérissement"
Malgré ces difficultés, ces ramasseurs contribuent à un projet essentiel : sauvegarder la forêt pour les générations futures. "Aujourd'hui, la forêt souffre de plus en plus. C'est vrai que l'on est inquiet quand on voit l'accélération du dépérissement. En fait, on pensait qu’on allait pouvoir tenir nos peuplements adultes encore une cinquantaine d'années, mais sur les cinq dernières années, on a une accélération du dépérissement avec des grands taux de mortalité et l’idée, c'est vraiment de venir enrichir dans les parcelles sinistrées avec une essence adaptée au climat de demain", explique Julien Lefèvre, responsable d’unité territoriale en intérim pour l'ONF.
Cette essence, c’est le chêne sessile. L'ONF trouve les meilleurs spécimens dans cette forêt domaniale, qui, à plus de 90%, se régénère naturellement. "On estime que le chêne sessile dans les années à venir résistera mieux aux sécheresses par rapport au chêne pédonculé qui est plus consommateur d’eau et de fraîcheur", précise Christophe Lefèvre.
Pas de temps à perdre, donc. Scellés et certifiés, les sacs de glands sont expédiés en sècherie dans le Jura. Les pépiniéristes n’auront alors plus qu’à passer commande pour assurer la pérennité des forêts.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV