Depuis le 4 octobre, un pygargue à queue blanche a élu domicile au parc du Marquenterre (Somme) pour hiverner. Un grand aigle dont la présence est très rare en France. Après plusieurs années sans en observer, l'oiseau fait son retour dans la baie, attiré par une forte densité de proies sur le parc.
C’est un événement pour les ornithologues. Depuis le 4 octobre, un pygargue à queue blanche a pris ses quartiers d’hiver au parc du Marquenterre, en baie de Somme.
L’oiseau, qui appartient à la famille des aigles, peut mesurer jusqu’à 2,40 m d'envergure et peser entre 6 et 7 kg. "C’est un oiseau très impressionnant, quand il passe près de vous je peux vous assurer que cela décoiffe" s’enthousiasme Philippe Carruette, ornithologue et responsable pédagogique au sein du parc du Marquenterre.
Le pygargue à queue blanche est reconnaissable à son plumage brun foncé, excepté sur sa tête, sa queue et la base de son cou, où ses plumes deviennent blanches à l’âge adulte.
Une espèce très rare en France
Les populations de pygargue à queue blanche se répartissent sur une aire allant du Groenland jusqu’à la Sibérie en passant par le nord de l’Europe. Des pays comme la Norvège, le nord de l’Allemagne, la Pologne et la Russie accueillent le volatile. "Au niveau européen, on compte 3 500 couples, dont la moitié en Norvège et seulement quatre se trouvent en France, explique Philippe Carruette, c’est une espèce peu abondante donc pouvoir les observer hiverner chez nous c’est une chance."
Par le passé, des pygargues à queue blanche ont déjà été aperçus sur le territoire. "Entre 1850 et 1900, le pygargue était régulier en baie de Somme, en 1860, cinq oiseaux sont vus en train de se nourrir sur la plage de Saint-Quentin en Tourmont et six sont notés en 1932 en baie de Somme." Depuis 2018, le grand aigle est observé presque chaque année, d’octobre à mars.
Concernant celui qui séjourne actuellement dans le Parc, "il s’agit d’un pygargue à queue blanche juvénile, peut-être âgé de deux ans, explique l’ornithologue, il est bagué et on sait qu’il vient des Pays-Bas". L’oiseau passe une grande partie de ses journées au sommet des arbres, à observer des proies potentielles.
Un indicateur de biodiversité
Outre le plaisir pour les guides du parc d’observer cet oiseau rare en France, c’est "un indicateur de la qualité et de la richesse d’un milieu, se félicite Philippe Carruette, cela récompense des années d’efforts de protection et de gestion du site et justifie la renommée de notre région pour le tourisme ornithologique." L’immense rapace hiverne régulièrement en Camargue et sur les grands lacs champenois. S'il se plaît en baie de Somme, il pourrait y rester "jusqu'au mois de mars" conclut Philippe Carruette.