Dans l'Oise, deux frères se sont lancés dans l'élevage de porcs nourris aux glands et vivant en plein air. Une méthode d'exception dans la région, mais qui garantit une viande de haute qualité gustative.
Un bâton à la main, sous les chênes, Guillaume Ménard se promène au milieu de ses cochons, caressant l'un, tapotant le jarret de l'autre. L'éleveur de Saint-Léger-en-Bray dans l'Oise est aux petits soins avec ses bêtes.
Guillaume et son frère François ont une exploitation agricole biologique sur laquelle ils produisent des groseilles et du cassis. Il y a quatre ans, ils se lancent dans l’élevage de porcs. De l'élevage oui, mais pas n'importe comment. Venant de l'hôtellerie-restauration, Guillaume veut produire une viande de qualité. Et il sait que cela passe par les conditions d'élevage. "Pour moi, c'était une évidence qu'il fallait remettre l'animal dans ses conditions de vie d'origine pour faire une viande de qualité, explique-t-il. Et c'est en observant, il y a 5/6 ans, des élevages de cochons en plein air au nord de la Catalogne que nous est venue l'idée de valoriser une parcelle que nous avions déjà et qui était boisée en chênes depuis 40 ans."
Des conditions de vie naturelles
La particularité de l'élevage de Guillaume et de François, c'est que leurs 50 cochons de race Duroc vivent en pleine nature, sur 5 hectares de prairie et de bois, et se nourrissent de glands. Mais aussi de racines et champignons qu'ils trouvent dans la terre.
Une alimentation diversifiée et surtout naturelle qui leur apporte les minéraux et les vitamines indispensables à une viande de qualité. Et un cadre de vie qui favorise le bien-être de l'animal. "On leur a recréé des petites mares pour qu’ils se baignent. Ils mangent une alimentation naturelle, détaille Guillaume Ménard. Toute cette qualité de vie se retrouve dans l’assiette. Ces cochons, en vivant en liberté, ont le temps de faire du muscle. Ils ont le temps de faire de l'os. Ils ont le temps de faire une viande persillée, c'est-à-dire avec du gras intramusculaire. Tout ça, ça permet de faire des cochons en bonne santé sans antibiotiques parce qu’ils trouvent tout ce qu’il faut à leur équilibre dans la terre."
Les cochons, âgés de 9 mois, partiront à l'abattoir dans deux mois, "parce qu'il faut 11 mois pour faire un bon cochon". Les frères Ménard assument de vendre leur viande plus chère que le prix standard, exclusivement en circuit court. "Nos clients font le choix de manger mieux, de manger moins de viande, mais de savoir d'où vient et comment elle a été produite", déclare Guillaume.
L'élevage de porcs nourris aux glands est une exception en Picardie, cette méthode étant plutôt pratiquée dans le Sud-ouest, en Auvergne et en Corse.
Guillaume et son frère tiennent à rester dans une production à petite échelle pour respecter la philosophie et la qualité qu’ils revendiquent.
Avec Paul Thiry / FTV