L’espoir renaît enfin pour un éleveur de l’Avesnois. Un peu plus de deux mois après le lancement d’une cagnotte solidaire en ligne, il a déjà récolté plus de la moitié des 90 000 euros que lui réclame sa banque. Son sort a ému des centaines de donateurs, mobilisés pour lui éviter la liquidation.
En plein cœur du parc naturel de l'Avesnois, la commune de Petit-Fayt est connue pour ses bocages et ses prairies. Le paysage est bucolique mais la situation de Jean-Christophe Bertand, en tant qu'éleveur, n’a pas été si paisible ces derniers mois. L'ouverture, d'une cagnotte solidaire lui redonne l'espoir de peut-être sauver sa ferme.
Sur la table de la salle à manger, Jean-Christophe Bertrand éleveur, et sa fille Cyrielle, découvre les lettres qui accompagnent les chèques des donateurs. Jean Christophe Bertrand se dit lui-même solitaire et peu expressif, mais à la lecture des messages de soutien reçus depuis le lancement de la cagnotte, son émotion prend le dessus. "C'est une avalanche d'affection, de reconnaissance. Les personnes aiment ce que je fais, car ils aiment les vaches, la nature, la biodiversité. Par le biais des courriers ou de la cagnotte c'est impressionnant."
Ci-joint ma faible participation au sauvetage de votre exploitation et de votre cheptel. Je souhaite la réussite de votre démarche pour continuer à faire vivre nos campagnes.
Un donateur
Une solidarité qui émeut tout autant Cyrielle, c'est elle qui a lancé, le 12 juin dernier, la cagnotte en ligne pour sauver l'exploitation de son père menacée de liquidation. "À ce jour, nous sommes à 46 695 euros, annonce-t-elle Nous avons reçu deux cent vingt messages et neuf cent quatre-vingt-treize messages. Le soir parfois, je retourne sur la cagnotte lire les messages. C'est surprenant, c'est touchant, c'est magique." Puis reconnaissante, elle ajoute : "C'est vraiment inespéré, on continue !"
Continuer pour tenter de rembourser les 90 000 euros dus à la banque, solde d'un prêt et intérêts de retard cumulés après des pertes de revenu et des dépenses inattendues sur l'exploitation. Grâce aux dons, Jean-Christophe a déjà remboursé plus de la moitié de sa dette, un sursis pour son élevage bio d'une centaine de vaches limousines."De la souffrance, je suis passé à l'espérance et j'espère bientôt obtenir la victoire. C’est-à-dire, solder la créance en totalité."
Sa fille abonde :"Nous sommes à la moitié du chemin, nous remercions énormément les premiers donateurs. Si cela pouvait encore continuer pour sauver les bovins, ce serait merveilleux."
La cagnotte est prolongée jusqu'à la fin du mois de septembre, il reste 40 000 euros à rassembler, pour écarter la menace de tout perdre et retrouver la sérénité.