Pour prévenir les risques d'incendie, la chambre d'agriculture de l'Aisne et le service départemental d'incendie et de secours mène une action de sensibilisation auprès des agriculteurs. La préfecture de l'Oise a pris quant à elle des mesures contraignantes qui entreront en vigueur le mercredi 13 juillet.
Les fortes chaleurs, des champs secs et parfois du vent : toutes les conditions sont réunies pour compliquer la tâche des agriculteurs pendant les moissons. Une étincelle sur un caillou peut provoquer un incendie.
Ces derniers jours dans le département de l'Aisne, 51 hectares ont brûlés : un champ d'orge à Bucy-lès-Pierrepont, des éteules à Beaurieux et à Vivaise. Au total, 30 sapeurs-pompiers mobilisés et 11 véhicules engagés.
Avec la sécheresse, les cultures sont particulièrement exposées aux incendies. Dans le département voisin de l'Oise, le diagnostic est identique. Depuis le 20 juin dernier, près de 100 hectares sont partis en fumée. Tous ces départs de feux ne sont pas imputables aux seuls engins agricoles loin de là, mais la moisson qui bat son plein reste un moment délicat à gérer pour les agriculteurs au vu des conditions météorologiques.
Dans l'Oise, les cultivateurs contraints à un seul passage de moissonneuse
La préfecture de l'Oise a annoncé mardi 12 juillet l'obligation pour les agriculteurs de se limiter à un passage lors des moissons. Le second passage des engins agricoles plus rasants pouvant entraîner des chocs avec des cailloux susceptibles de déclencher des étincelles et donc des risques d'incendie. La mesure entrera en vigueur mercredi 13 jusqu'au 18 juillet.
Rien de tel pour l'instant dans le département de l'Aisne, mais la communication indique que les services concernés suivent avec attention l'évolution de la situation. Charlotte Vassant, présidente de l'union des syndicats agricoles de l'Aisne se satisfait des conditions actuelles : "même s'il fait chaud, les températures restent supportables, le vent n'est pas violent, le risque reste maîtrisé."
Pour autant, des précautions s'imposent. "Nous évitons de moissonner autant que possible l'après-midi, au plus chaud, auprès des habitations. Nous privilégions, à ces moments, les récoltes de pois ou de colza moins inflammables", indique-t-elle.
Enfin, les syndicats agricoles demandent aux exploitants de veiller au bon dépoussiérage des moissonneuses : "les saletés accumulées sur des courroies ou des roulements peuvent s'enflammer avec l'échauffement des pièces mécaniques."
Des actions de sensibilisation avec le concours des pompiers
Par ailleurs, la présidente de l'union des syndicats agricoles de l'Aisne indique avoir, avec le concours des pompiers SDIS de l'Aisne, mis en place des actions de sensibilisation auprès des agriculteurs dans 5 arrondissements.
"Les feux de champs ont toujours existé, mais année après année leur fréquence augmente. Les agriculteurs sont très réceptifs à nos conseils, il s'agit d'abord de leur sécurité et de l'intégrité de leur matériel, explique le lieutenant-colonel Benoît Delage, chef du groupement des opérations du SDIS de l'Aisne.
L'extincteur reste une priorité absolue, la plupart des moissonneuses en sont de toute façon équipées. Mais les agriculteurs sont aussi fortement incités à positionner une tonne à eau à proximité des champs pour pourvoir efficacement à tout sinistre.
Enfin, une herse doit être également prête pour faciliter le ramassage des pailles et éviter une éventuelle propagation. Cette dernière mesure est particulièrement indiquée en cas de vents forts. Un prospectus distribué aux exploitants agricoles énumère ces conseils. Le SDIS du département de l'Aisne indique aussi avoir réalisé un film sur la prévention des risques lors des moissons en période de sécheresse.