Halim B. avait soustrait son fils de 12 ans à l'assistante maternelle en décembre 2021 à Fouquières-lès-Lens (Pas-de-Calais). Une alerte enlèvement avait été déclenchée et le petit Hamza a été retrouvé sain et sauf quelques heures plus tard.
Le père de Hamza, 12 ans, qui l'avait "soustrait" chez son assistante maternelle en décembre à Fouquières-lès-Lens en décembre, a été condamné ce vendredi 18 mars à trois mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal judiciaire de Béthune.
"C'est un scandale, le cauchemar continue", a réagi le père d'Hamza, Halim B, auprès de l'AFP. "Le pire" c'est "que pendant deux ans" de sursis probatoire "je ne pourrai pas me rendre sur le lieu de résidence de mon fils. C'est l'ultra condamnation, c'est pire que la prison", a-t-il estimé.
Lors de son procès lundi, le père, âgé de 40 ans, s'est expliqué : "Mon fils m'a appelé, il me disait: 'Je vais fuguer, j’ai peur.' Et moi, à ce moment-là, j’ai imaginé le pire. Mon seul objectif, c’était de le savoir en sécurité".
Une alerte-enlèvement déclenchée
Le 17 décembre 2021, le père de Hamza, s'était présenté chez l'assistante maternelle à Fouquières-lès-Lens où était placé son fils après une séparation conflictuelle, pour l'emmener sans violence.
Une alerte-enlèvement a été déclenchée le lendemain, vers 6h30 du matin, au vu du "contexte familial inquiétant". Hamza a été retrouvé le jour-même, sain et sauf, dans la famille de son père, Halim B., après un appel de ce dernier aux policiers.
Selon l'enquête, plusieurs erreurs ont été commises lors des premières investigations, à commencer par le téléphone initialement utilisé pour localiser Halim B., qui n'était pas le bon.
Le prévenu avait en outre téléphoné à deux reprises au commissariat peu après les faits, et prévenu aussi l'éducatrice. Il s'était même présenté dans les locaux de la police vers 22H00, pour déposer une main courante.
"Il y avait des points dont je n'étais pas informée"
La procureure Virginie Valton, qui avait requis quatre mois d'emprisonnement avec sursis, a reconnu lundi que l’alerte enlèvement avait été déclenchée "à partir d’éléments parcellaires dont le parquet disposait". Elle ajoute qu'il y avait "des points dont [elle] n’étais pas informée, dont le dépôt de la main courante, quand [elle a] pris cette décision", mais "si c’était à refaire, je la relancerais".
En août, le père et son fils avaient été empêchés par les autorités d'embarquer à destination des Émirats Arabes Unis, selon le parquet. Début septembre, il n'avait pas remis l'enfant à sa mère après son droit de visite, entamant un parcours "de trois mois d'errance" dans la France avec l'enfant.
Halim B. a indiqué son intention de faire appel à la décision du tribunal judiciaire de Béthune.