Au Népal, un an après le terrible séisme, la Fondation des architectes de l'urgence a commencé à reconstruire des écoles et des maisons. L'action de l'association internationale, reconnue par l'ONU doit surmonter bien des obstacles pour mener à bien son oeuvre de longue haleine.
Patrick Coulombel, directeur général de la Fondation revient tout juste d'une mission au Népal. Il a pu évaluer l'immensité du travail qui reste à faire pour remettre le pays sur pied. "Nous avons terminé l'évaluation des risques sur les bâtiments touchés par le séisme dans les secteurs où nous intervenons. Nous allons maintenant pouvoir débuter la reconstruction proprement dite. Tout cela prend du temps, beaucoup plus que je ne le souhaiterais mais travailler dans un pays comme le Népal est loin d'être chose aisée" confie l'architecte globe-trotteur.
Rebâtir des écoles
A la suite de la catastrophe d'avril et mai 2015, 35 des 75 districts du pays ont été affectés et certaines zones ont été dévastées. Les tremblements de terre de magnitude 7,3 et 7,8 ont fait 8500 morts et 100 000 blessés. "L'urgence a d'abord été d'examiner l'état d'une cinquantaine de bâtiments et de prévenir les risques d'effondrement postérieurs au séisme. Cette phase là est achevée et nous pouvons désormais envisager la réhabilititon du bâti" assure l'ancien président de la Fondation.
Objectifs:
- remettre sur pied une école dans le district de Nava Prativa. L'institution accueille des élèves âgés de 3 à 16 ans. La fondation y intervient avec le concours du Ministère des Affaires Etrangères pour reconstruire dans le respect des normes anti-sismiques.
- former 600 personnes dans les districts de Nuwakot et Rasuwa au nord de Katmandou. En partenariat avec Action contre la faim, il s'agit d'apprendre aux habitants de la région à monter des maisons sur le modèle de celles conçues par la Fondation sur la base de l'architecture tradItionnelle locale
"Nous ne voulons pas exporter des techniques étrangères aux pratiques ett aux traidtions du pays mais au contraire nous appuyer sur les savoiir-faire d'ici pour proposer des solutions faciles avec des matéiraux simples" affirme Patrick Coulombel.
Composer avec les autorités
Le plus compliqué semble de travailler main dans la main avec les aurtorités du pays. Le gouvernement népalais est méfiant à l'égard des ONG internationales et accepte difficilement que celles-ci pénètrent sur son territoire. De plus, la démocratie est encore naissante et des luttes de pouvoir internes ralentissent l'action des humanitaires. " Le pouvoir a mis un moment à nous accepter. Au début, les autorités ont interdit aux ONG d'intervenir directement. Il n'y a donc pas eu d'abris d'urgence construits pour les sinistrés. Ils se sont débrouillés avec ce qu'on leur a donné en argent et en matériel. De toute façon, ce n'est facile nulle part" conclut philosophe le directeur de la fondation. Patrick Coulombel a mené à terme des chantiers de reconstruction en Afghanistan, en Algérie ou en Indonésie. Alors, il en faut plus à ce professionnel de l'urgence pour baisser les bras...
La fondation des architectes de l'urgence est une émanation de l'association du même nom créée par un groupe d'architectes suite aux inondations de 2001 dans la Somme. L'association a été créée par l'Amiénois Patrick Coulombel. Elle est reconnue d'utilité publique et intervient désormais pour le compte de l'ONU dans le monde entier. La fondation s'appuie sur les réseaux d'architectes locaux et les compétences des pays concernés pour conduire son action de solidarité.