Après les violentes manifestations de la veille, les lycéens picards poursuivent leur mobilisation plus pacifiquement ce mardi 11 décembre, notamment à Amiens et Saint-Quentin. Dans l'Oise, les rassemblements ont tout de même entraîné des dégradations et des interpellations.
Plusieurs centaines de lycéens se sont mobilisés tôt, mardi 11 décembre, pour organiser des filtrages à l'entrée de leurs établissement. À Amiens, plusieurs centaines d'élèves du lycée Robert-de-Luzarches se sont placés devant l'entrée, rue Le Mongnier, pour restreindre l'accès à l'établissement.
L'opération, qui a débuté peu après 8 heures, s'est déroulée dans le calme : les lycéens souhaitant assister à leurs cours ont pu passer sans encombre. Une centaine d'entre eux auraient passé le portail, sur les 1 200 que compte l'établissement. Le même dispositif a été mis en place au lycée de la Hotoie, à l'est de la ville.
Dehors, un groupe d'environ 300 élèves a ensuite décidé de se diriger vers la cité scolaire, au sud de la ville, puis de gagner le centre d'Amiens. Ils comptent manifester pacifiquement devant l'hôtel de ville, comme certains l'ont expliqué aux forces de l'ordre présentes sur place.
À midi, un rassemblement avait lieu devant le lycée La Providence, où les lycéens présents ont lancé une assemblée générale pour décider de la suite des événements. La police a levé les blocages dans les rues et la circulation reprend peu à peu son cours.
Les manifestants, qui condamnent les violences de la veille - huit personnes blessées dans l'Oise, du mobilier urbain dégradé dans les agglomérations picardes - disent agir indépendamment de l'appel national de l'Union national lycéenne (UNL) lancé fin novembre, tout en restant "en cohésion" avec l'initiative du syndicat.
Plusieurs incidents dans l'Oise
Dans l'Oise, la préfecture a recensé 1 200 manifestants dans tout le département, principalement à Beauvais, Compiègne et Creil, et dans une moindre mesure à Noyon. Malgré une mobilisation plus faible que la veille, des incidents ont émaillé la journée. Quatre voitures auraient été brûlées et un véhicule de police endommagé. Les forces de l'ordre ont procédé à 20 interpellations, principalement pour jets de projectiles à l'encontre de véhicules de police. Trois agents ont été légèrement blessés.À Saint-Quentin (Aisne), 150 à 200 manifestants se sont réunis devant le lycée Colard-Noël. Le groupe a ensuite fait le tour des établissements de la ville en chantant La Marseillaise.