Des automobilistes lillois découvrent avec surprise en mai 1970 les premiers parcmètres, une façon de réguler le stationnement et la circulation dans un centre-ville engorgé.
Tige d’acier surmontée d’une hydrocéphale tirelire vitrée : cela vous dit quelque-chose ? Ne cherchez plus, il s’agit de la définition technique du parcmètre !
Lorsque ce système de stationnement payant apparait à Lille en mai 1970, c’est un évènement. Un journaliste de Nord Actualités Télé se rend sur les lieux de l’éclosion, accompagné d’un ingénieur de la Métropole.
La démonstration est magistrale et la machine présentée, sans failles. Mais qui peut répondre à cette automobiliste dépitée qui constate que personne n’a pensé au temps nécessaire à une mise en plis ? Il lui faudra dorénavant s’extraire du casque chauffant du coiffeur pour aller remettre 20 sous dans le parcmètre afin d’éviter « les petits avis de fourrière »…
Insuffler un code de bonne conduite
Les années 60-70 font la part belle au développement du tout automobile. La Reine Voiture envahit des cœurs de villes inadaptés à une telle affluence, avec pour résultat des embouteillages monstres et un stationnement de plus en anarchique.
Les usagers renoncent à faire leurs achats faute de stationnement disponible, les commerçants se plaignent et les piétons risquent leur vie tous les jours !
Avec le principe d’une durée limitée dans le temps, le stationnement payant veut favoriser la rotation des véhicules, permettre une meilleure fluidité du trafic en incitant à une diminution du nombre de voitures, et dissuader les stationnements ventouses ou sur les trottoirs.
On ne le sait pas encore, mais c’est l’amorce d’une modification en profondeur des usages de la voiture en ville…
Cette petite révolution occasionnera bien sûr quelques fâcheries, à l’instar d’un certain Gaston Lagaffe qui lance la mobilisation générale contre ces « affreux mange-sous », et mène tambour battant « La Guerre des parcmètres » contre l’agent de police Longtarin, dont on ne sait pas s’il s’en est remis…
In fine, les tirelires vitrées ont fini par se fondre dans les usages urbains jusqu’à rentrer dans les mœurs !
Une origine française, mais un développement outre-Atlantique
Le premier stationnement payant trouve son origine à Bayonne, en 1926, sous forme d’une taxe journalière ou annuelle demandée aux automobilistes de la commune.
Mais c’est aux Etats-Unis que Carl Magee invente le parcmètre en 1935, sous la forme que l’on connaitra par la suite. Cet outil de régulation du stationnement se développe très vite dans les villes américaines, d’autant plus que ce concept s’avère plutôt lucratif !
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Il s’exportera ensuite à travers le monde avec le succès qu’on lui connait. Il arrive en France à partir de 1960, et sera progressivement installé après des phases test dans certaines agglomérations du territoire.
Aujourd’hui, à l’ère de la dématérialisation, les parcmètres sont devenus horodateurs et il n’est plus besoin de conserver un peu de petite monnaie pour régler son obole !
