Pour des besoins de "compétitivité"
Le gouvernement a demandé au groupe franco-belge Altifort, seul candidat à la reprise de l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve, de présenter une offre sans l'aide de Vallourec, indique le journal Les Echos dans son édition de mardi.
"Le gouvernement a finalement demandé à Altifort (...) de revoir sa copie et de présenter un plan écartant toute participation de Vallourec", selon le quotidien économique.
Altifort a présenté une offre de reprise mais qui impliquait que le sidérurgiste français Vallourec, principal client désormais premier actionnaire, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Or, Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande.
"Ce schéma ne fonctionne plus. Il conduirait à affaiblir Vallourec, qui a perdu 300 millions d'euros au premier semestre et reste sous forte pression concurrentielle au deuxième semestre", a indiqué aux Echos une source à Bercy.
La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher a confirmé mardi travailler avec Altifor sur une offre sans Vallourec.
La recherche de compétitivité
"Nous y travaillons depuis vendredi", a-t-elle déclaré sur Radio Classique, qui l'interrogeait sur les informations du quotidien Les Echos. "Altifort est d'accord pour dire qu'il y a plus de sens d'aller chercher d'autres clients qui leur permettent d'avoir de meilleures marges que de rester prisonnier d'un client qui ne permet pas à la société de sortir les meilleures marges."
La secrétaire d'Etat a mis en avant la compétitivité de l'usine sur la production d'aciers de moyenne et haute gamme et argué que "prolonger le contrat avec Vallourec" reviendrait à demander à Ascoval de "produire des biens sur lesquels elle n'est pas compétitive".
L'aciérie Ascoval est menacée de disparition depuis la liquidation judiciaire en février de son principal actionnaire, Asco Industries. La justice lui a accordé mercredi un sursis de deux semaines.
Une réunion "décisive" sur le sort de l'aciérie Ascoval est prévue mercredi à Bercy, selon le député (PCF) du Nord Fabien Roussel, selon lequel "les choses bougent dans le bon sens".