Le patron du RAID a affirmé sur TF1 que la situation vécue par le RAID a Saint-Denis ce mercredi avait beaucoup de similitudes avec celle vécue en 1996 à Roubaix.
Après l'assaut à Saint-Denis ce mercredi, Jean-Michel Fauvergue, patron du RAID, a expliqué sur TF1 que son unité d'élite avait déjà rencontré ce type de situation, à Roubaix. C'était il y a presque 20 ans, en 1996 : la fusillade de Roubaix. "C'était également avec des individus radicalisés. Ils étaient aussi restés jusqu'au bout de l'opération et avaient brûlé dans la maison. Ce qu'on a vécu Saint Denis, c'était une situation de guerre, avec des armes de guerres avec des adversaires qui avaient des gilets explosifs".
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Le Gang de Roubaix, auquel fait ici allusion le patron du RAID, était une bande criminelle qui a ouvré en France et en Belgique en 1996. Spécialisée dans les braquages, elle a également commis un meurtre et une tentative d'attentat. La plupart des membres du gang avaient combattu en Bosnie durant la guerre en Yougoslavie, en 1994-1995, au sein de milicesoù ils se sont radicalisés.
Leur attentat à la voiture piégée devant le commissariat central de Lille deux jours avant une réunion du G7 avait été complètement ratée. Le lendemain, le RAID avait décidé d'intervenir dans leur repaire de la rue Carrette à Roubaix. C'est ce qu'on a appelé la fusillade de Roubaix. Le RAID avait donné l'assaut vers 6 h 15. Quatre membres du gang étaient morts dans l'incendie qu'ils avaient déclenché avec une grenade. Deux policiers avaient été gravement blessés. Trois membres du gang (Dumont, Caze et Zemmiri) avaient réussi à fuir mais ont ensuite été repris.
Olivier Pighetti, auteur du documentaire "Les ch'tis d'Allah, le Gang de Roubaix" dit voir aussi beaucoup de similitudes entre 1996 et 2015 : "On est donc dans des répétitions permanentes et on a l’air à chaque fois de s’étonner alors qu’il suffit de regarder l’Histoire...". Et il précise dans l'hebdomadaire Marianne : "Les membres du gang de Roubaix furent les tout premiers en France à s'être sacrifiés, puisqu’ils se sont fait exploser, au cri d’ailleurs de « Allah est grand. » Là aussi, au cours de l'assaut des forces de l'ordre qui encerclaient la maison (un pavillon de Roubaix) dans lequels ils s'étaient retranchés. C’était la première fois que ça arrivait en France. Le gang s'était alors laissé brûler à l’intérieur dans des conditions physiques atroces plutôt que de se rendre, le pavillon ayant pris feu sous l’effet des grenades incendiaires sans doute, et des tirs qui avaient été échangés."