Trois membres présumés de la cellule jihadiste de Reda Kriket, soupçonnée d'avoir projeté un attentat en France en 2016, ont été remis par la Belgique à la justice française, mis en examen et écroués, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Ces trois suspects sont Abderrahmane Ameroud, Rabah Meniker et Yasin Alami. Ils ont été remis le 4 mai aux autorités françaises. Les trois hommes avaient été interpellés le 25 mars 2016 à Bruxelles au lendemain de l'arrestation de Reda Kriket, un ex-braqueur multirécidiviste converti au jihadisme, près de Paris. Un arsenal important et du matériel pour fabriquer des engins explosifs, dont 105 grammes de TATP, un explosif artisanal prisé par les jihadistes, avaient été retrouvés dans une planque à Argenteuil (Val-d'Oise).
Un autre membre de la cellule, un Français de 32 ans, Anis Bahri, arrêté le 27 mars 2016 à Rotterdam, a été transféré en août en France où il a également été mis en examen. Quarante-cinq kilos de munitions utilisées pour les fusils d'assaut kalachnikov avaient été saisis dans l'appartement où il séjournait aux Pays-Bas. Cette série d'interpellations avait "permis d'éviter la commission d'une action d'une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l'acte", avait déclaré le procureur de Paris François Molins.
Réseau
La cellule est soupçonnée d'avoir été mandatée par le groupe jihadiste Etat islamique, les investigations ayant notamment mis en lumière un séjour de Kriket et Bahri en Syrie entre fin 2014 et début 2015. Abderrahmane Ameroud est bien connu de la justice française. L'Algérien de 39 ans a été condamné à Paris en 2005 au procès d'un réseau accusé d'avoir apporté un soutien logistique au départ en Afghanistan des assassins du commandant Massoud, tué le 9 septembre 2011, deux jours avant les attentats contre le World Trade Center à New York. Dans le dossier Kriket, "son ADN a été retrouvé dans la planque d'Argenteuil et les investigations ont démontré qu'il s'était rendu aux Pays-Bas avec Kriket et Bahri dans les semaines précédant leur interpellation", a relevé une source proche de l'enquête.L'Algérien Rabah Meniker, 35 ans, était "en contact fréquent avec Kriket", a-t-elle ajouté. Quant au Belge Yasin Alami, également âgé de 35 ans, "des numéros de téléphone retrouvés lors de l'interpellation de Reda Kriket ont notamment permis de remonter à lui", a-t-elle encore indiqué.