Attentats de Bruxelles : des accusés face aux victimes pour une répétition générale du procès

Le procès s'annonce hors-normes.

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Une poignée d'accusés face aux victimes des attentats jihadistes de mars 2016 à Bruxelles : la justice belge a organisé lundi l'ultime audience procédurale avant un procès qui s'annonce hors normes à l'ancien siège de l'Otan.

Devant la chambre du conseil du tribunal de Bruxelles, délocalisée pour l'occasion, des dizaines d'avocats ont l'occasion de s'exprimer une dernière fois sur l'enquête et sur ce que réclame le parquet fédéral belge pour les 13 inculpés. 

"Loi du silence"

Parmi ces derniers figure le Français Salah Abdeslam, qui a refusé de comparaître à cette audience à huis clos. Selon le parquet fédéral, seuls quatre des treize inculpés étaient présents lundi (aucun des sept actuellement en détention provisoire).
"Malheureusement c'est la loi du silence qui va s'imposer", a regretté un avocat disant représenter une centaine de parties civiles, Me Jean-Paul Tieleman.

Le parquet avait prévenu des faibles chances que les détenus soient extraits pour ce rendez-vous procédural, tenu sur fond de pandémie et de strictes mesures sanitaires.

Le 22 mars 2016 au matin, une double attaque à l'explosif, à l'aéroport puis dans une rame du métro de Bruxelles, avait fait 32 morts et plus de 340 blessés. Perpétrée par la même cellule jihadiste franco-belge à l'origine des attentats parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts), elle avait été revendiquée par l'organisation Etat islamique.

Après plus de quatre ans d'enquête, la justice belge a recensé près de 700 parties civiles, dont 35 constituées lors de l'audience lundi, selon le parquet fédéral.

Pour les proches de victimes, les blessés et/ou traumatisés, cette audience dite de "règlement de la procédure" est l'occasion de rendre un ultime avis sur le travail des juges d'instruction.

Les indemnisations critiquées

Elle permet aussi de soulever la question de l'indemnisation des frais engagés par les victimes, qui a suscité de nombreuses critiques.

Parmi les blessés ayant fait le déplacement, l'ex-basketteur belgo-brésilien Sébastien Bellin, qui a dû subir huit opérations à une jambe, s'était plaint après les attaques des lenteurs de l'administration belge.

"On aimerait que la Belgique se réveille et prenne ses responsabilités envers les victimes (...) abandonnées aux mains des assureurs", a lancé Loubna Selassi, dont le mari Abdallah a également été grièvement blessé à l'aéroport de Zaventem.

Comme quelque 200 autres parties civiles, Mme Selassi est défendue par un collectif d'avocats constitué autour de l'association Life4Brussels. Une autre, V-Europe, a assuré représenter environ 250 proches de victimes.

À l'issue de la première demi-journée, il ne restait que trois plaidoiries à entendre du côté des parties civiles, a indiqué une source judiciaire. Place ensuite à la lecture du réquisitoire, puis aux avocats de la défense. Cinq demi-journées de débats (jusqu'à vendredi inclus) pourraient suffire au lieu des dix prévues initialement.

"L'homme au chapeau"

Dans son réquisitoire le parquet fédéral a demandé le renvoi de huit des 13 inculpés devant une cour d'assises, notamment pour "assassinats commis dans un contexte terroriste". Deux comparutions devant un tribunal correctionnel et trois non-lieux ont aussi été préconisés.

Pour Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-novembre, le procès des attentats du 22 mars sera son deuxième en Belgique. Il a été condamné en 2018 à 20 ans de prison pour avoir tiré sur des policiers belges, trois jours avant son interpellation le 18 mars 2016 à Bruxelles.Présent lundi devant la chambre du conseil, son avocat, Me Sven Mary, a refusé lundi de répondre aux journalistes.

Deux autres hommes comptant parmi les suspects principaux étaient absents lundi: Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau", qui a renoncé à se faire exploser à l'aéroport, et Osama Krayem, un Suédois d'origine syrienne, pris en charge par Abdeslam sur la route des migrants au début de l'automne 2015.

Attendu après celui à Paris du 13 novembre, le procès des attaques du 22 mars ne devrait pas être organisé avant le second semestre de 2022.
Reste à savoir si une cour d'assises avec jury populaire en sera in fine chargée. Le chef du parquet fédéral Frédéric Van Leeuw a de nouveau lancé un appel dans la presse à "supprimer" la procédure d'assises, la jugeant "lourde" et "inadaptée" pour un procès d'une telle ampleur.
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