Un suspect belge réclamé par la justice française dans l'enquête sur les attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris a été remis mardi à la France, a indiqué un porte-parole du parquet fédéral belge confirmant une information de la télévision RTL-TVI.
Il s'agit de Yassine Atar, 31 ans, frère d'Oussama Atar, un vétéran du jihad soupçonné d'avoir piloté ces attaques depuis la Syrie et qui n'a jamais été interpellé. Yassine Atar était incarcéré en Belgique depuis son arrestation à Bruxelles fin mars 2016.
"Il a été extradé vers la France en vertu d'un mandat d'arrêt international (émis à Paris) et va rester là-bas en détention provisoire", a précisé à l'AFP ce porte-parole, Eric Van Der Sypt. L'émission du mandat d'arrêt signifie que les juges d'instruction français en charge de l'enquête sur ces attentats qui ont fait 130 morts souhaitent entendre Yassine Atar en vue d'une probable mise en examen.
Selon une source proche du dossier, il est arrivé vers 11h au Tribunal de grande instance de Paris.
Inculpé en Belgique
Yassine Atar était déjà mis en cause dans le volet belge de l'enquête. Il avait été inculpé en juin 2017 à Bruxelles pour "assassinats terroristes" et "participation aux activités d'un groupe terroriste en qualité de dirigeant". Ce suspect avait été arrêté cinq jours après les attentats de Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016) avec deux autres hommes.
Les domiciles de proches, notamment de sa soeur Asma et de leur mère, Malika Benhattal, avaient fait l'objet de plusieurs perquisitions. Toutes deux avaient même été brièvement interpellées. Oussama et Yassine Atar sont des cousins des frères El Bakraoui, qui se sont fait exploser dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016.
Lors de son inculpation à Bruxelles, des médias belges avaient précisé que Yassine Atar était soupçonné d'avoir eu entre les mains une clé donnant accès à une planque de la commune bruxelloise de Schaerbeek où avaient été constituées les ceintures explosives utilisées à Paris. Cette planque est une des celles qui avaient hébergé Salah Abdeslam, le seul membre encore vivant des attentats du 13 novembre, durant sa cavale de quatre mois.