Boulogne-sur-Mer : l'avenir des boucheries chevalines Huchin-Prince toujours en suspens au Tribunal de commerce

L'entreprise de découpe et de vente de viande de cheval, créée il y a 50 ans à Coulogne, est sous la menace d'une liquidation. Mais le Tribunal de Commerce de Boulogne-sur-Mer a reporté son audience de ce jeudi. 69 emplois sont toujours en jeu.

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Les boucheries chevaline Huchin-Prince, c'est la référence régionale de la vente de viande de cheval. En difficulté avant la crise sanitaire du Covid-19, l'entreprise est à l’arrêt depuis novembre 2019, un incendie ayant ravagé son entrepôt et ses camions. Ce jeudi, le Tribunal de Commerce n'a pu trancher sur la situation des salariés, en chômage technique depuis plus de 6 mois.

 

69 emplois menacés

Ils sont 69 employés - 33 pour l’entretien et 36 comme vendeuses caissières - sous la menace d'un licenciement. Des salariés qui ont parfois jusqu'à 40 ans de maison et qui ne se voient pas faire autrechose.

J'ai 35 ans et certains de mes collégues étaient employés dans cette entreprise avant que je naisse. C'est un commerce qui fonctionne bien " explique Emilie Quenez. " Je suis employée de bureau, je gére les caisses des magasins et des camions de vente, les recettes étaient bonnes avant l'incendie." 

Un incendie qui a ravagé l'entrepôt exploité par la boucherie Huchin, en novembre dernier à Coulogne, prés de Calais. 30 tonnes de viande gâchées, tous les véhicules, dont plusieurs camions frigorifiques détruits et une activité totalement à l'arrêt.

 

 

"La vente marchait bien. Sur les marchés de Dunkerque, Saint-Omer ou Calais, la viande de cheval est trés prisée. Nous souhaitons reprendre le travail. Même si certains ont retrouvé un emploi ailleurs nous ne baissons pas les bras" confie Emilie Quenez.

 

Une institution dans la région

Originaire du Calaisis, trés implantée dans le Boulonnais et le Dunkerquois, la première "chevaline" a été ouverte en 1966 par Henri-Bernard Huchin et son épouse Danièle Prince. La société s'est rapidement développée, vendant sa marchandise sur les marchés de la région où la viande de cheval était réguliére.

Rachetée en 2014, par Stephen Potter et son associé de l'époque, l'entreprise de découpe et de vente de viande chevaline avait été placé en redressement judiciaire. Au moment de l’incendie de 2019, le gérant britannique Potter continuait seul l'aventure des boucheries avec quatre boutiques à Calais, une à Boulogne-sur-Mer et une à Saint-Pol-sur-Mer. 

 

 

Stephen Potter avait annoncé, il y a quelques jours, "vouloir cesser toute activité" a t-il confié à nos confréres de la Voix du Nord. "J'étais déjà le seul candidat en 2017 pour la reprise de cette entreprise. Je n’ai fait aucun bénéfice en trois ans. La situation se dégradait déjà et je ne vois pas, aujourd’hui, qui souhaiterait reprendre une société qui a tout perdu ... ses véhicules et son entrepôt."

 

Mobilisation des élus

Ce jeudi, le Tribunal de commerce semble avoir entériner la fusion des deux sociétés qui composent l'entreprise : Huchin-Prince et LJ Potter. Une fusion qui pourrait faire annuler les licenciements en cours et permettre à un ou plusieurs repreneurs de se manifester.

Sollicités sur ce dossier, la municipalité de Calais, l’agglomération, le préfet et le sous-préfet ainsi que la Région attendaient la décision du Tribunal pour se prononcer. Quant à la sénatrice Cathy Apourceau-Poly (PC), elle a pu rencontrer plusieurs salariés début juin.

 

 

" J'ai écrit au Préfet pour l'alerter sur la situation des hommes et des femmes qui ont travaillé toute leur vie dans cette entreprise. Je les soutiens dans leur demande de recherche d'un repreneur. J'ai été jusqu'à laisser un message sur le répondeur de Mr Stephen Potter, qui n'a pas donné suite à mon appel. Il y a des repreneurs potentiels, il y en avait il y a trois ans. Certains sont connus et j'espére pouvoir les mobiliser..." nous précise la sénatrice.

Le tribunal a renvoyé au 16 juillet l'examen de cette affair, l'occasion aussi d’offrir un délai supplémentaire au dirigeant, Stephen Potter, pour faire face à ses dettes.

Un dirigeant qui serait en mesure de régler les impayés et dont les problèmes d’indemnisation par les assurances, suite à l’incendie,  seraient en train de se régulariser.

 

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