Les centres équestres ont obtenu une baisse de TVA sur leur activité qui passera de 20 % à 5,5 % dès janvier. C'est un soulagement pour la filière qui souffre de l'inflation alors que la covid et l'augmentation de cette même TVA il y a 10 ans ont porté un coup dur à leur activité.
Alors que la filière équine se battait depuis 2013 pour voir sa TVA repasser de 20 % à 5,5 %, elle vient d'obtenir gain de cause. Mais dans des situations financières difficiles, notamment à cause de l'inflation et de l'épidémie de covid, les établissements ne répercuteront probablement pas cette baisse sur leurs tarifs.
"Cette baisse de TVA va nous aider, il faut dire la vérité, mais il faut bien la présenter parce qu’il ne faut pas dire que tout va baisser.", relativise Eric Grat, président comité départemental équestre de la Somme. La TVA au taux de 5,5% était d'ailleurs déjà appliquée à une partie des frais des centres équestres. "Sur une prestation de 50 € de stage, on avait deux tiers du prix qui était à 5,5 % de TVA et un tiers à 20 %".
Un retour en arrière après la hausse de 2013
L'augmentation de la TVA, il y a dix ans, avait fait couler beaucoup d'encre. Les centres équestres craignaient de ne pas pouvoir assumer la hausse des coûts. Pour compenser, la plupart des propriétaires avaient augmenté leurs tarifs. Une heure de cours est passée de 12 € en 2013 à 17 € en 2023 dans le centre équestre de Belloy-sur-Somme, au nord-ouest d'Amiens.
"L'augmentation de la TVA [en 2013] a forcément engendré une augmentation de nos tarifs. On a dû répercuter le surplus sur le prix des cours et des pensions, mais à une petite échelle puisqu'on n'a pas une clientèle qui pouvait non plus l'assumer. Du coup, on a essayé de trouver des alternatives pour que tout le monde s'y retrouve ", explique Elise Magnier, propriétaire de ce centre équestre de Belloy-sur-Somme.
Composer avec l'inflation
Entre temps, l'inflation, notamment sur les produits alimentaires et l'énergie, a aussi pesé de plus en plus sur son budget. L'exemple le plus parlant est certainement le prix des granulés pour les chevaux, que la propriétaire dit avoir vu bondir de 40 à 50 %. "Avant, les chevaux avaient trois repas de granulés par jour. Aujourd'hui, ils n'en ont plus que deux et on met plus de foin", précise-t-elle.
Elle a même réduit ses effectifs. Elle n'emploie plus que deux palefreniers au lieu de trois et passer à 80 % le moniteur qui travaille avec elle. "On a une forte concurrence donc il faut rester dans les prix", se justifie-t-elle.
"C'est encore un peu flou mais on a bon espoir."
Elise Magnier, proriétaire d'un centre équestre à Belloy-sur-Somme
La baisse de la TVA à 5,5 % sera effective dès le 1er janvier, mais pour l'instant les centres ont peu d'information. "On en a entendu un peu parler à la télévision, mais rien de très officiel et comme c'est pour bientôt, on aimerait bien en savoir un petit peu plus pour s'organiser côte de notre comptabilité, etc. C'est encore un peu flou, mais on a bon espoir" conclut la directrice du centre équestre à Belloy-sur-Somme.