Samedi 1er décembre, des dizaines de gilets jaunes picards sont partis de Compiègne pour aller défiler dans la capitale. Ceux qui ont décidé de rester, comme ceux d'Albert qui ont reçu la visite du député François Ruffin, sont déterminés à ne pas laisser les politiques s'approprier leur mouvement.
Sur le quai de la gare de Compiègne, plusieurs dizaines de personnes attendent le train express régional pour Paris. Si les gilets jaunes sont peu visibles, dans les mains ou dans les sacs, ces militants comptent bien s'en vêtir à leur arrivée à la capitale. Car ce 1er décembre 2018, comme les deux samedis précédents, ce mouvement qui proteste contre la baisse du pouvoir d'achat organise un défilé dans Paris pour faire entendre sa voix.
"C'est là-bas qu'il faut être vus, je pense, c'est là que le gouvernement prend ses décisions, assure Jérôme, l'administrateur de la page Facebook qui fédère les gilets jaunes de Compiègne. Il faut que la marée issue de toutes les communes de France arrive sur Paris, pour montrer que la mobilisation est hyper importante."
Selon les organisateurs, ils seraient près de 80 à faire le voyage, dans plusieurs trains, à partir de la ville de l'Oise, contre "une quarantaine" le samedi 24 novembre. L'objectif tout d'abord, va être de "réussir à rejoindre le point de rendez-vous déjà, parce qu'on sait qu'on est attendus, sourit Jérôme, qui compte bien jouer "au jeu du chat et à la souris" avec les forces de l'ordre. Nous on y va pas armés, juste munis d'un sandwich et d'une bouteille d'eau, on risque pas grand chose."
Les barrages continuent en Picardie
Tandis que cette délégation se rend à la capitale, un groupe est resté au sud de Compiègne pour faire perdurer le blocage du péage de Longueil-Sainte-Marie (Oise). Un peu plus au nord, à Albert, des gilets jaunes sont aussi devant un point stratégique : le rond-point de la RD 929, à l'entrée de la commune. Le député Le France insoumise François Ruffin leur rend visite ce matin, mais peu de militants interrogés sont convaincus de son soutien."On sera peut-être obligés, mais personnellement je préférerais qu'on reste sans politique. Je ne veux pas de représentant", confie l'un des manifestants. "Je ne pense pas que ce soit par les politiques que l'on arrivera à faire passer quelque chose. Là, c'est le peuple qui s'exprime et je pense qu'il faut qu'il soit entendu à sa juste valeur," lance un autre porteur de veste réfléchissante. Leur détermination est sans faille : certains envisage même de passer Noël ici, sur ce rond-point à l'entrée d'Albert.