Une adolescente de 17 ans est morte jeudi dernier à la suite d'un choc toxique, une infection rare et généralisée qui s'est déclenchée à cause du port d'un tampon hygiénique.
Maëlle, 17 ans, originaire de Somzée, en province de Namur, est morte jeudi 9 janvier à la suite d'un choc toxique déclanché par le port d'un tampon hygiénique, et à la suite d'une erreur de diagnostic.
"Notre Maëlle (...) vient de nous quitter en moins de 48 heures, dû à ce choc toxique et à ses tampons, elle avait été vue 5 heures après les premiers symptômes par un médecin de garde. C’est inacceptable. Maëlle connaissait le danger et était doublement vigilante. Ça ne l'a pas épargnée", a réagi la maman de la jeune femme sur Facebook.
Laurence Hennuy
Mon ange, ma fierté est partie vers les étoiles. Toi qui rêvais de voyager à travers le monde, te voilà partie vers un très long voyage. Papa: Maelle, tellement de chôses que je n'ai pas eu le temps...
Une erreur de diagnostic
L'adolescente était rentrée de la salle de sport lundi soir (le 6 janvier) et avait commencé à avoir de la fièvre et des nausées. Le médecin de garde lui avait alors diagnostiqué une grippe gastro-intestinale, comme l'explique la mère de la jeune femme à RTBF.Les symptômes perdurent et s'aggravent le lendemain, poussant la mère de Maëlle à appeler une ambulance, qui l'emmène à l'hôpital où le premier diagnostic est maintenu. C'est dans un second hôpital, où elle a été transférée en soins intensifs, qu'on lui découvre un choc toxique. Trop tard. Elle meurt jeudi 9 janvier.
Un choc toxique, c'est quoi ?
Le syndrôme de choc toxique (SCT) est une infection généralisée qui se propage dans l'organisme par voie sanguine. Le plus souvent, il a pour origine une bactérie, notamment la bactérie S. aureus. Cette souche de bactérie est une souche particulière de staphylocoque doré et est présente naturellement dans le vagin de 4% des femmes, selon une étude réalisée en 2016, sans que cela ne représente un réel danger.
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Cette souche produit une toxine : la TSST-1. Dans la grande majorité des cas, là encore, les femmes produisent naturellement des anticorps pour combattre cette toxine, qui s'attaque à différents organes comme le foie, les reins ou encore les poumons, en passant par le sang.
Si 90% des femmes produisent naturellement des anticorps pour se prémunir contre cette toxine, mais une femme sur dix ne peut pas la combattre.
Un combinaison de facteurs
C'est seulement avec cette combinaison de facteurs (la femme doit être porteuse de la souche qui produit la toxine, que la toxine pénètre dans le sang, et que la femme ne produise pas d'anticorps) qu'un choc toxique lié à l'usage d'un tampon ou d'une coupe menstruelle peut se produire. Le tampon et la "cup" peuvent en effet pousser les bactéries, qui vont stagner et se multiplier au fond du vagin, où elles vont ensuite pénétrer dans le sang, intégrant par la suite les organes vitaux.Ces chocs entraînent des diarrhées, des vomissements, de la fièvre et peut entraîner la mort. Il est donc recommandé de changé son tampon ou sa coupe menstruelle toutes les quatre à cinq heures, pour éviter l'accumulation de bactéries.