En Belgique, c'est déjà l'heure de la saison 2020-21. Le Club Bruges, champion en titre, sera favori à sa propre succession d'une compétition qui débute samedi et dont le format a de nouveau été changé, suite à une longue saga sportivo-judiciaire.
Avec les Pays-Bas, la Belgique avait été le premier pays européen à mettre un terme à son championnat au mois de mars en raison de la crise du coronavirus. Il sera l'un des premiers en Europe à lancer sa saison suivante, alors que l'exercice 2019-2020 vient à peine de se terminer chez certains de ses voisins.
Le sport peut donc enfin reprendre ses droits, après de multiples épisodes sur le terrain extra-sportif, consécutifs à l'interruption de la saison.
Un classement figé en mars
Le classement avait été figé, Bruges déclaré champion et Waasland-Beveren, 16e et dernier, relégué en D2. Mais ce club, se sentant lésé (il restait un match à disputer pour terminer la phase classique et Beveren pouvait toujours se sauver), avait entamé des démarches pour être maintenu en D1.Après une longue saga, la Ligue professionnelle (Pro League) a décidé de maintenir Beveren en D1 tout en promouvant le Beerschot et OH Louvain en D1 (suite aux recours de ces derniers qui se disputaient le titre en D2).Conséquence: le championnat passe de 16 à 18 clubs, tandis que les play-offs pour le titre ne concerneront plus les six meilleures équipes classées, mais seulement les quatre premières.
Ce compromis n'a pas fait plaisir à tout le monde, certains clubs regrettant que le "gâteau" des droits TV soit partagé entre davantage d'écuries.
Marche arrière sur les play-offs
Par ailleurs, la Pro League avait opté il y a cinq ans pour des play-offs à six afin de multiplier les rencontres entre les meilleures équipes et ainsi augmenter l'attractivité du championnat et donc augmenter le montant des droits TV. Vu les recours de cette année, il a donc fallu faire marche arrière.Sur le plan strictement sportif, le Club Bruges part à nouveau avec les faveurs du pronostic. La formation de la Venise du nord avait terminé la défunte saison avec 15 points d'avance sur son plus proche poursuivant, La Gantoise.
Bruges a conservé son ossature (Mignolet dans les buts, Vormer et Vanaken en meneurs de jeu) et possède de loin le plus important budget du pays au point d'être surnommé "le Bayern de Belgique".
Son principal rival sera La Gantoise même si les Buffalos devraient voir partir leur attaquant vedette, le Canadien Jonathan David, en partance pour le LOSC pour un montant record de 30 millions d'euros selon plusieurs médias.L'Antwerp, qui a remporté la Coupe de Belgique samedi dernier au dépend de Bruges, pourrait aussi être un poil à gratter pour les hommes de Philippe Clément.
Et pour les clubs historiques ?
Derrière ce trio, on retrouve les traditionnels deux "grands", le Standard de Liège et Anderlecht.Le Standard (5e la saison passée) a conservé tous ses cadres et a changé d'entraîneur, Michel Preud'homme cédant sa place au Français Philippe Montanier (ex-RC Lens, Boulogne, Real Sociedad et Nottingham). A charge pour ce dernier d'intégrer des jeunes au sein de l'équipe première.Anderlecht demeure davantage une inconnue. Les Mauves restent sur leur pire campagne d'après-guerre (8e à 27 points de Bruges) et n'ont pas les moyens financiers pour se renforcer.
L'arrivée de Vincent Kompany l'an dernier dans un triple rôle de joueur-manager-investisseur n'a pas eu l'effet escompté, ce dernier ayant fait confiance à de nombreux jeunes sans aucune expérience de la D1 via son projet "In youth we trust" en copiant le modèle de l'Ajax.
Mais ces jeunes auront cette année un surplus d'expérience et certains sont vraiment talentueux même si la campagne de préparation a été tout sauf rassurante. L'objectif d'Anderlecht sera d'intégrer le Top-4. Mission impossible ?