En Belgique, les écologistes, en tête dans les sondages, bientôt au pouvoir ?

Les manifestations des jeunes Belges pour le climat se multiplient, et dans le même temps, le dernier sondage Ipsos révèle que les écologistes constituent désormais la première famille politique du pays, à trois mois des élections fédérales.

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La jeunesse belge est-elle plus écolo que la jeunesse française ? Au regard des chiffres de participation aux grèves du climat, lancées par la Suédoise Greta Thunberg, les Belges sont, de loin, les plus mobilisés.

Fin janvier, ils étaient plus de 70 000 dans les rues de Bruxelles, quand les manifestations en France peinent à dépasser les quelques milliers de participants.
 

Le contexte politique n'y est pas pour rien. Si les Belges descendent massivement dans la rue, c'est notamment parce qu'ils sont en campagne. Le 26 mai prochain, en plus de voter pour les élections européennes, ils éliront également leurs députés régionaux et fédéraux. Et d'après le dernier sondage Ipsos publié mi-février, les écologistes (le parti Ecolo en Wallonie et à Bruxelles et le parti Groen en Flandres) représentent désormais la première famille politique en Belgique.
 

Première famille politique en Belgique


D'après ce "Grand Baromètre", réalisé sur un échantillon représentatif de plus de 2000 Belges, les parti Ecolo est crédité de 16,8% des intentions de vote en Wallonie (contre 8,2% en 2014), de 19,9% à Bruxelles (contre 10,5% il y a cinq ans). Le parti Groen rassemblerait 15,6% des suffrages contre 8,6 % aux dernières élections fédérales.

Les écologistes obtiendraient selon ce sondage alors 29 des 150 sièges à la Chambre des représentants, soit 17 sièges de plus que ce qu'ils ont en ce moment (12 sièges). 

Mais surtout, avec 29 sièges, ils deviendraient la première force politique du pays (en cumulant les scores de Groen et Ecolo) , avec un siège de plus que les nationalistes de la N-VA, deux sièges de plus que les socialistes, trois de plus que les libéraux, et 10 de plus que les chrétiens-démocrates.

Si c'est le premier parti politique (la N-VA d'après le sondage Ipsos) qui sera chargé de former un gouvernement, les écologistes ont déjà annoncé qu'il était hors de question pour eux de s'allier aux nationalistes. Ces derniers, même en s'unissant avec toutes les forces de droite, n'auraient pas de majorité absolue au Parlement.
 



Et c'est là que les écologistes auraient un rôle à jouer. Ils risquent bien d'être indispensables pour qu'une coalition voit le jour. Ils pourraient alors être les leaders d'un gouvernement avec les forces de gauche et de centre-droit.

Dans ce cas, le futur Premier ministre sera-t-il écologiste ? Les médias belges évoquent déjà les noms de Kristof Calvo, le député flamand du parti Groen, et de Jean-Marc Nollet, le président d'Ecolo. Au niveau régional (les élections régionales auront également lieu le 26 mai prochain), la co-présidente d'Ecolo, Zakia Khattabi, lorgne sur le poste de ministre-présidente de Bruxelles.
 

Une vague verte depuis quelques mois


La percée des écologistes n'est pas toute récente. Lors des élections locales en octobre dernier, le parti Ecolo avait déjà créé la surprise, en raflant 16,8% des suffrages, deuxième parti, juste derrière les socialistes.

Les écologistes ont connu plusieurs percées dans leur histoire. Il y a 20 ans, en 1999, les écologistes profitent de l'effondrement des chrétiens-démocrates et accèdent pour la première fois au pouvoir, en faisant partie d'une coalition "arc-en-ciel" mélangeant socialistes, libéraux et écologistes. 
 



Si les Belges se mobilisent autant, c'est peut-être aussi parce que la Belgique a pris du retard dans ces engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Avec la crise politique de décembre dernier, le gouvernement a retardé l'adoption de son plan climat, qui n'est de toute façon pas jugé assez ambitieux par les écologistes. La Belgique prévoit de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 35% d'ici à 2030, alors que d'autres pays européens proposent des réduction allant jusqu'à 55%. 
 

De plus, les Belges sensibles aux enjeux écologiques ont d'autant plus envie de faire entendre leur voix face au parti nationaliste N-VA. Quand il était encore membre de la coalition au pouvoir, il a notamment bloqué deux directives européennes en faveur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

À l'échelle européenne, les écologistes belges auront aussi une carte à jouer et espèrent au moins doubler leur nombre de députés au Parlement européen. En 2014, ils avaient obtenu 2 sièges (un pour Ecolo et un pour Groen) avec quasiment 11% des voix. À titre de comparaison, Europe Écologie - Les Verts avait obtenu 6 sièges avec 8,95% des suffrages. 


 
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