Deux enquêtes ont été ouvertes.
La justice belge a ouvert deux enquêtes après un incendie criminel ayant visé un futur centre de demandeurs d'asile dont la mise en service était contestée par des riverains, à Bilzen, dans le nord néerlandophone de la Belgique.
Le sinistre, survenu dimanche soir, n'a fait aucune victime. Le bâtiment, dont la toiture a été ravagée par le feu, était vide au moment où le ou les auteur(s) de l'incendie sont entrés par effraction. Le centre devait ouvrir à la mi-décembre.
Une première en Belgique
Mais l'acte, considéré comme intentionnel, a suscité l'émotion. La ministre chargée de l'Asile et de la Migration, la libérale flamande Maggie De Block, a dénoncé sur Twitter "un acte criminel inspiré par la haine et l'intolérance".
Wij werken verder aan een streng maar menselijk asielbeleid ondanks een door haat en onverdraagzaamheid ingegeven criminele daad zoals brandstichting #Bilzen @FedasilBelgium https://t.co/65IlIxlrWG
— Maggie De Block (@Maggie_DeBlock) November 11, 2019
"C'est la première fois que le feu est mis de manière volontaire à un centre d'accueil" en Belgique, selon Benoît Mansy, le porte-parole de Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile.
Sur le plan judiciaire, deux enquêtes ont été ouvertes au parquet de la province du Limbourg, selon sa porte-parole Dorien Vanderheiden.
Outre une première enquête sur les faits eux-mêmes, une deuxième a été ouverte mardi sur de possibles violations de la législation antiraciste sur les réseaux sociaux, a précisé Mme Vanderheiden, confirmant des informations de la presse flamande.
Ruikt naar brand.
— Sven Gatz (@svengatz) November 11, 2019
Stinkt naar onverdraagzaamheid.
Nie wieder. https://t.co/ZFQHVFzyuG
Selon le journal De Morgen, plusieurs commentaires du style "Bravo, continuez comme ça", "enfin quelqu'un un qui prend les choses en main", sont apparus les réseaux depuis dimanche soir.
Malgré des réunions d'information avec la population, la prochaine mise en service du centre était contestée dans le secteur, au point d'avoir récemment suscité plusieurs manifestations.
"Pas de centre d'asile à Bilzen"
Une photo circulant sur Twitter montrait une quinzaine de manifestants derrière une banderole du parti d'extrême droite Vlaams Belang proclamant "Pas de centre d'asile à Bilzen".
Ce parti (ex-Vlaams Blok) s'affichant clairement contre l'immigration a fait un retour en force aux élections de mai 2019 dans le nord de la Belgique.
Le centre d'accueil de Bilzen, une ancienne maison de repos dont la gestion a été confiée à la Croix Rouge, devait accueillir 140 demandeurs d'asile initialement à compter du 15 décembre.
Un réel besoin de places
Même si son ouverture est retardée, le projet est maintenu, "c'est une question de principe et de nécessité car il y a un réel besoin de places", a souligné M. Mansy.
Fedasil, qui chapeaute environ 25.000 places d'accueil pour demandeurs d'asile, avait alerté la semaine dernière de "la pression toujours plus forte" subie par son réseau.
Outre le projet de Bilzen, l'agence avait annoncé l'installation prochaine de centaines de tentes et de conteneurs pour augmenter la capacité des centres actuels.