Une maison close de poupées sexuelles vient d'ouvrir ses portes à Meise (Bruxelles). Pour 50 à 120 euros, les clients ont le droit de passer une heure avec une poupée en silicone.
Une maison close... sans prostituées. Pour la première fois en Belgique, une "Doll house" a ouvert ses portes en Belgique. Le principe de ce commerce : un client choisit parmi huit "filles" en silicone puis monte avec elle dans une chambre. Tarif : 50€ la demi-heure à 50€, 80€ l'heure.
Les poupées en silicone pèsent environ 25 kilos et sont constituées d'un squelette en métal et d'une peau en plastique. Des mannequins présentés comme "réalistes" par le propriétaire des lieux. "J’ai cinq gabarits différents, et je peux faire une vingtaine de modèles différents", explique Fabrice Jacobs à Het Laaste Nieuws.
België heeft eerste sekspoppenbordeel en dat opende deuren in Meise https://t.co/z37svGrubR pic.twitter.com/icJbtgPs6q
— HLN.BE (@HLN_BE) 16 avril 2018
Les clients peuvent choisir vêtement, couleur de cheveux, visage... Les poupées sont lavées après chaque "prestation". "La première fois, j'étais dégouté, je dois l'admettre, raconte le propriétaire. J'ai laissé la poupée sur le lit pendant une demi-heure, je ne voulais pas la toucher. Mais je pense que l'hygiène est extrêmement importante, donc je me devais de le faire. Finalement tout va bien, je m'y suis déjà habitué".
Ouvert depuis mercredi dernier, Dolls a déjà accueilli onze clients et le propriétaire dit enregistrer de nombreuses réservations. Son propriétaire, un Belge de 51 ans, qui est en reconversion professionnelle, dit ne pas comprendre lui-même l'attrait des hommes pour ces corps en plastique.
Polémique à Paris
Ce concept, nouveau en Belgique, existe depuis longtemps en Allemagne ou au Japon, et depuis peu en Espagne et aussi à Paris, où il a d'ailleurs fait débat. Le groupe communiste d'opposition à la mairie de la capitale avait demandé à ce qu'on interdise ce type de commerce. "Cela donne une image dégradée des femmes, avec des ambiances sonores qui peuvent évoquer le viol", avait déclaré le conseiller Hervé Bégué. Le Mouvement du nid, qui lutte contre la prostitution était du même avis : "Ce n'est pas un sex-shop. C'est un endroit qui génère de l'argent et où l'on simule le viol d'une femme".
Selon Le Parisien, la police a fait des vérifications mais n'a rien eu à reprocher au propriétaire du lieu : "Pénalement, on ne peut pas accuser un homme de viol sur une poupée. C'est à peu près comme si une femme portait plainte contre un godemiché !", avance un policier au Parisien. "En tant que telle, cette activité n'est notamment pas assimilable à du proxénétisme, dont la définition est précisée à l'article L.225-5 du Code pénal, précise la préfecture de police. Le Code pénal fait référence à des êtres humains et non à des objets."
Pour le propriétaire des lieux, Joaquim Lousquy, ce commerce n'a rien à se reprocher. "Nous proposons quelque chose de carré, propre et légal, explique-t-il à 20 minutes. Si on doit se plier, on se pliera mais nous n'allons pas nous laisser faire. Et j'invite ces élus à venir ici pour voir la clarté du lieu".
En Belgique, les maisons closes ou maisons de plaisir sont autorisées. L'ouverture de cette maison close avec poupées n'a pour l'instant pas suscité de débat.