La biologiste de l'hôpital d'Aalst a documenté le cas d'une patiente de 90 ans infectée par deux variants du covid-19 en même temps. Un phénomène qu'elle estime "sous-estimé" et qu'elle appelle à documenter.
Une nonagénaire est morte en mars à l'hôpital OLV d'Aalst, en Belgique, après avoir été infectée en même temps par deux variants différents du covid-19. La patiente avait contracté le variant britannique, nommé Alpha, et le variant sud-africain, nommé Beta. La biologiste moléculaire Anne Vankeerberghen est la docteure qui a documenté et présenté le cas devant le Congrès européen de microbiologie clinique et maladies infectieuses. "C'est l'un des premiers cas documentés de co-infection avec deux variants préoccupants du SARS-CoV-2", explique-t-elle dans un communiqué diffusé par l'institution médicale.
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— Djilali Belaid (@dbelaid) April 14, 2021
La patiente de 90 ans n'avait pas d'antécédents médicaux particuliers, et n'était pas vaccinée lorsqu'elle a été admise à l'hôpital le 3 mars, après une série de chutes. Testée positive au Covid-19 à son arrivée, la nonagénaire présentait initialement "un bon niveau de saturation en oxygène et pas de signaux de détresse respiratoire [mais a cependant] rapidement développé des symptômes respiratoires aggravés et est décédée cinq jours plus tard", détaille le communiqué.
Un phénomène probablement "sous-estimé"
C'est lors de tests approfondis et grâce au séquençage que l'hôpital a découvert cette double infection, avec deux souches du virus SARS-CoV-2, à l'origine du Covid-19. "Il est difficile de dire si la co-infection par deux variants a joué un rôle dans la rapide détérioration de l'état de la patiente" avertit tout de même la biologiste de l'hôpital. "Les deux variants circulaient en Belgique à l'époque, il est donc probable que la dame a été co-infectée par deux personnes différentes. Malheureusement, nous ne savons pas comment elle a été contaminée", a poursuivi la docteure Vankeerberghen.
A ce jour, "il n'y a pas eu d'autres cas publiés" de co-infections avec deux variants, note la chercheuse Vankeerberghen, qui juge "crucial" de davantage séquencer et étudier un phénomène "probablement sous-estimé". Deux cas de personnes infectées par deux variants différents présents au Brésil ont été signalés en janvier dans une étude, qui n'a "pas encore publiée par un journal scientifique", selon le Congrès.